Au loin, les bateaux
2min -La situation dans les ports français est critique, un syndicat ayant déclenché l’opération « ports morts » bloquant leur accès. Personne n’en parle donc apparemment c’est comme si ça n’existait pas. Les Pouvoirs Publics n’entendent pas débloquer la situation. Cela dure depuis des semaines. Les opérateurs économiques qui travaillent sur les ports sont au bord du gouffre. Des transporteurs routiers vont déposer le bilan. On licencie. Mais que fait la police ? Voici la réalité du terrain.
La FNTR a décidé de faire réaliser des constats d’huissiers pour démontrer qu’il y avait impossibilité d’entrer ou de sortir du port. Un syndicat régional FNTR l’a fait réaliser. Et ne s’est pas contenté de ça. Il a obtenu du Tribunal une ordonnance de levée du piquet de grève. C’est-à-dire qu’un huissier, l’ordonnance en main, peut aller voir les bloqueurs, leur signifier la décision de justice et requérir les forces de l’ordre pour l’exécution. L’huissier mandaté ne s’est pas dégonflé. Il a demandé l’assistance des forces de l’ordre. Refus ! Alors il s’est présenté, tout seul comme un grand, devant les manifestants et leur a signifié l’ordonnance (pour info, il est toujours vivant). La décision est valable 8 jours. Une astreinte est prévue de 1000 euros par heure de blocage. Après, on peut faire aussi d’autres procédures contre l’organisation qui appelle à manifester ou contre l’Etat qui ne fait rien du tout. On verra bien ce qui se passera.
On ne peut que s’étonner de l’inertie de ceux qui sont censés faire respecter l’ordre public. Sous prétexte de ne pas mettre de l’huile sur le feu, on abandonne les entreprises. C’est un drôle de choix. En attendant les bateaux passent au large, et ne reviendront pas avant longtemps dans les ports français. Il faudra bien qu’on nous explique la logique de tout cela. A moins qu’il n’y ait rien d’autre que du manque de courage. Quelle que soit l’explication, c’est aussi révélateur que dramatique.
Florence Berthelot