Avancer masqué (ou pas)

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Avancer masqué (ou pas)

« Combien dites-vous ? » « 15 millions sur 30 jours ». Tout le monde nous demande l’évaluation du besoin en masques du secteur du Transport et de la Logistique. L’hypothèse est qu’il faut deux masques par jour par salarié. Et qu’on imagine que sur les 500 000 salariés, la moitié seulement sont en activité aujourd'hui soit 250 000. Cela fait donc 500 000 par jour soit 15 millions sur 30 jours. « Oui mais sur un mois on ne travaille que 22 jours… ». Parce que vous pensez que dans un mois, on n’en aura plus besoin ? Qu’en sortie de confinement, si tous les salariés reprennent le travail, on n’en aura pas besoin de beaucoup plus ? Au-delà de ces questions, on ne sait toujours pas qui commande quoi, à qui, qui paie et sous quel délai on sera livré (si on est livré). Le masque est devenu une denrée précieuse que même les Etats se détournent entre eux ou sur laquelle surenchérissent sur les tarmacs chinois. Alors le système D s’organise, on préconise aussi des visières de protection, des masques lavables. Tout le monde cherche des masques, à commencer par le corps médical qui en a un urgent besoin. Sauf que pour l’instant, on n’en trouve pas non plus pour les conducteurs routiers, qui pourtant font leur job à livrer les marchandises pour les citoyens et pour faire tourner une économie presque à l’arrêt. Et la « doctrine » a beau dire qu’on n’a pas besoin de ces morceaux de tissus, il n’en demeure pas moins que le besoin est là. Il est tout de même paradoxal, quand on sort juste faire ses courses, de voir tous les passants masqués, (mais enfin tu l’as eu où ton masque ?), quand les entreprises de transport n’arrivent pas à en obtenir ! Ne nous voilons pas la face : il paraît que c’est la guerre. Les soignants sont en première ligne. Soutenons-les. Mais juste derrière, on ne peut que se désespérer de voir se battre des soldats sans armes.

Florence Berthelot

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