Comment allez-vous ?

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C’est le genre de question où les conventions veulent qu’on réponde « ça va ». Quand on commence à rétorquer « ça peut aller », c’est que cela signifie que ça ne va pas bien fort. Et si l’on dit « bof… », alors c’est que cela ne va pas bien du tout. 

La période se prête plutôt au « bof » qu’au « je vais bien, tout va bien ! » 

Dans le monde des entreprises, il y a des sujets dont on ne parle pas. La santé du dirigeant fait partie des sujets presque tabous. Car, autant on s’occupera de la santé des salariés, de la prévention des risques, de l’hygiène de vie, voire des risques psycho-sociaux, autant le dirigeant (ou la dirigeante) est censé être Superman et Batman réunis, avec une santé de fer et un moral d’acier. 

Au-delà de la santé physique, le niveau de stress, d’épuisement mental voire carrément de dépression sinon de désespoir du chef d’entreprise sont des questions que l’on n’ose pas aborder. Parce que cela touche au fait que l’entreprise peut aussi aller mal (ce qui n’est pas forcément vrai) et que, comme le disait une adhérente, « l’échec n’est pas une option ». 

Tout le monde tourne autour du pot. Des dispositifs ont été mis en place tant au niveau interprofessionnel que professionnel pour aborder la question. C’est le cas du partenariat que la FNTR a conclu avec l’Observatoire Amarok, sous l’égide du Professeur Olivier Torrès dont l’intervention avait enthousiasmé l’audience du Congrès 2023. 

Lors d’une journée dédiée le 20 novembre dernier, il est apparu qu’en proportion de son importance, le secteur du transport et de la logistique faisait peu appel à ce dispositif qui consiste en premier lieu en un questionnaire d’évaluation et si besoin (et si besoin seulement !)  à une première étape d’écoute par un professionnel dédié. 

Plus révélateur encore, le nombre de femmes de chefs d’entreprises recourant à cette facilité est supérieur au pourcentage de femmes dirigeantes dans le secteur. On le sait, les hommes viennent de Mars, et se renferment dans leur grotte en cas de problème. 

Mais ne rien dire et surtout ne rien faire n’arrange rien du tout. Si la tentation du repli est grande, seule l’action peut permettre de sortir d’une situation qu’on croyait sans issue.  

Evaluer là où l’on en est, ce n’est pas grand-chose à faire. Et puis personne n’en saura rien. Mais se mentir à soi-même, ou pire, culpabiliser car on n’est pas Superman et Batman réunis, ce n’est pas sain.  

Un entrepreneur est forcément un super-héros. Mais pas tout le temps. 

Il y a en Europe un poids social absurde qui considère que soit on réussit soit on échoue. Une mentalité plus anglo-saxonne voit les choses différemment. C’est Nelson Mandela qui l’a parfaitement résumé après avoir accédé aux fonctions de président de l’Afrique du Sud après 27 ans de détention. 

« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. ». 

Chefs d’entreprises, comment allez-vous ? 

Pour le savoir, rendez-vous sur l’espace adhérent de la FNTR.

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