Coup de gueule

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Coup de gueule

A dire vrai, on aimerait bien que les crises arrêtent de se succéder. Gilets jaunes, crise sanitaire, guerre en Ukraine, flambée des coûts, grèves et manifestations contre la réforme des retraites. On aurait pu vaguement espérer que le contexte général se calme un tout petit peu.

Patatras ! Voilà des « émeutes » ou des « violences urbaines » qui se déclenchent. Même si on parle actuellement d’accalmie, il parait aussi évident que la communication publique vise à ne pas faire un peu plus « monter la mayonnaise ».

Cependant, des images on en a vues. Et qui scandalisent : des attaques de personnes, des magasins pillés, des incendies, des voitures retournées, du saccage. A voir comment une rue de Paris a été littéralement vandalisée en fin de semaine dernière, on invente un nouveau concept : la « Rivolition ». Par rapport, au point de départ de ces évènements (sur lequel nous n’avons pas à nous prononcer,) on n’a pas vu de réelle protestation politique, pas de revendication d’une vie meilleure mais l’occasion d’embarquer des baskets et des blousons de prix. On se sert. On se fait ses ventes privées.

Le transport routier, et notamment le transport routier de marchandises n’a pas été à la fête une fois de plus : véhicules brulés, conducteurs agressés. On a parfois frôlé le pire.

C’est le cœur serré et avec beaucoup d’inquiétude qu’on a vu ces images de conducteurs cernés et apeurés, être sortis de leur cabine par des bandes ricanantes, tandis qu’on pillait la cargaison et qu’on brûlait le camion.

Et en plus en filmant pour faire du buzz sur Tok Tok (pas de marques). Pour jeter la honte et c’est honteux.

Les blessures corporelles n’ont été -heureusement- que légères mais les blessures morales perdureront. Ces conducteurs ont eu peur. Pour leur vie, leur intégrité mais aussi (et ça il n’y a que ceux qui travaillent dans le transport qui le comprennent) pour leur chargement et leur véhicule. Parce qu’ils s’en sentent responsables. Et avec ces actes malveillants, on anéantit leur travail, celui de leur entreprise, celui de leurs collègues.

C’est un choc profond et un drame.

Beaucoup de choses ont été dites sur les auteurs de ces méfaits. Mais manifestement, dans cette violence aveugle, leurs cibles étaient souvent des personnes dont ils n’avaient pas conscience qu’ils travaillaient aussi …. pour eux.

Qui a permis que personne ne manque de rien durant les confinements de la crise sanitaire ? Qui livre les boutiques qu’on a pillé ? Qui roule de jour comme de nuit pour livrer les magasins alimentaires ? Qui fournit les usines ? Qui transporte les carburants ? La liste est interminable car en fait, on parle de tout ce que l’on consomme et dont on a besoin. C’est un service précieux.

C’est le monde du transport : ses entreprises et ses salariés. C’est un monde où on ne prend pas mais où on donne.

Il est vrai que ceux qui se servent, comme ça, parce que c’est là, sans la moindre idée du travail considérable que cela suppose, ne peuvent pas l’entendre.

Grosse fatigue…

Florence Berthelot

 

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