Des carrés dans un carré
3min -Il nous arrive tous de passer cent fois, mille fois, au même endroit sans prêter une attention particulière à des détails.
Et puis un jour, on ne sait pas vraiment pourquoi, le regard se porte sur quelque chose qui a toujours été là et que l’on n’avait pas remarqué avant.
En cette fin d’année un peu particulière, voilà l’anecdote : si vous venez au siège de la FNTR, à moins d’être motivé pour monter 7 étages à pied, vous prendrez certainement l’ascenseur. Enfin un de ceux qui marchent… et à condition que les membres des services de la police municipale n’aient pas décidé de le monopoliser pour monter au 1er étage… ou en descendre (Si ! Si ! c’est vrai).
Là, concentrez-vous et regardez-bien. Bon d’accord, un ascenseur est un ascenseur et on ne s’attend pas à y trouver grand-chose de spécial. Sauf un miroir pour se rajuster en catastrophe (c’est n’importe quoi ces cheveux….) et le panneau de commande.
Levez un peu les yeux et notez un petit autocollant. Qui dit littéralement ceci : « Pour rester informé sur votre ascenseur, scannez le QR code ci-dessous ».
Quelle époque formidable ! C’est certain : combien de fois a-t-on voulu rester informé sur son ascenseur, sans pouvoir y prétendre ? Combien de fois êtes-vous arrivé au bureau en vous demandant quels secrets et informations cachées recelait cette technologie de « mobilité verticale » ? Quelle frustration ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur votre ascenseur sans jamais oser le demander.
Il vous est certainement aussi arrivé de rencontrer les techniciens de maintenance, bouillonnant de l’assaillir de questions sur le moteur, les statistiques d’utilisation, le poids moyen des occupants, voire bien d’autres histoires plus ou moins avouables (il parait qu’il y en a…). Mais la politesse naturelle et une certaine retenue vous ont empêché de le demander.
Ce temps-là est révolu ! Grâce au « Quick response code », ce qui signifie en français “code à réponse rapide”, vous allez enfin éclairer ces mystères !
Néanmoins cette démarche vous plonge quand même dans un abîme de perplexité : qui veut vraiment « rester informé » sur son ascenseur ? Il doit y avoir des gens inquiets.
Par curiosité, vous vous emparez de votre « smartphone » pour « flasher » la figure géométrique. Et là, grosse déception : à part le nom du fabricant, le modèle de l’engin, et l’adresse de sa localisation (ben oui), vous apprenez seulement… la date de la dernière intervention d’entretien, la date prévisionnelle de la prochaine et le fait qu’il n’y a aucune demande en cours le concernant.
C’est passionnant…
Sans doute pourrait-on juger qu’il est un peu disproportionné d’utiliser tant de technologie pour dire… pas grand-chose.
En rentrant chez soi, on considère son vieil ascenseur un peu rétro et on cherche le QR Code. Las ! On ne trouve qu’un petit bout de carton indiquant que « Morgan », l’ascensoriste, est passé le 6 décembre. On ne sait quand il reviendra.
Ce n’est finalement pas très grave. L’important c’est juste qu’on ne reste pas coincé. De toutes façons, il y a un numéro d’appel pour réclamer du secours 24 heures sur 24.
La morale de l’histoire ? On a peut-être moins besoin d’être informé en temps réel sur tout et n’importe quoi que d’obtenir de l’aide quand on en a besoin.
Nous vous souhaitons de bonnes fêtes de fin d’année.
Florence Berthelot