Home sweet Home ?
2min -Voilà pile un an, nous partions pour la plupart nous terrer chez nous. « Restez chez vous ! » qu’ils disaient. Y compris des personnalités qui viennent désormais râler pendant des cérémonies de remises de prix cinématographiques.
Heureusement, certains ne sont pas rentrés. A commencer par les transporteurs routiers et leurs personnels.
A la même date, voilà une année révolue, on se battait pour savoir avec quelle attestation circuler, si on avait le droit de transporter des marchandises considérées comme non essentielles, comment prétendre au chômage partiel, quel protocole sanitaire appliquer.
On n’avait pas de masque parce que cela ne servait à rien. On cherchait du gel hydroalcoolique comme de l’alcool en période de prohibition. L’enfer.
Un an après, oubliés les héros de la deuxième ligne : le secteur est oublié des plans de relance, la loi sur le climat écrit ses remerciements à coup de taxe sur le carburant et d’écotaxes régionales. Les clients sont redevenus ce qu’ils sont à exiger tout et n’importe quoi : des masques chirurgicaux jetables et seulement ceux-là, interdiction pour les conducteurs d’accéder aux sanitaires et à la machine à café (n’est-ce pas Alexandre ?).
On nous a obligé à apposer des autocollants « angles morts » sur les camions et malgré une période de tolérance de contrôle de 3 mois, on nous verbalise à tour de bras. Sans parler du décret « équipements hivernaux » qui va faire notre joie l’hiver prochain. Pour la plupart, les volumes sont mous, et les prix sont bas. Bref...
Pas la peine de nous mitonner quelque chose de plus, car ça mijote bien dans la cocotte-minute. La pression monte.
Alors qu’on nous parle de reconfinement, soit en local, soit national, on approche du temps des bilans, et ce n’est pas glorieux.
Personne n’envisage plus vraiment le « monde d’après ». Sauf les promoteurs d’une loi sur le climat qui fixe des objectifs irréalistes avec des méthodes du monde d’avant. En omettant les conséquences économiques de la situation que nous vivons tous.
En plus en stigmatisant le transport routier de marchandises qui, pourtant, a permis l’approvisionnement des français et la continuité économique, et ce, « quoi qu’il en coûte » (et ça a coûté). Et à qui on va encore demander de faire son boulot quand tout va s’arrêter.
« Restez chez vous » qu’ils disaient. A l’heure où le mécontentement gronde dans les entreprises de transport, teinté d’une légitime amertume, une autre formulation se fait jour : « Restons chez nous ».
Florence Berthelot