Intelligence artificielle ?

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Intelligence artificielle ?

Histoires authentiques : une collègue durant le confinement entreprend de couper les cheveux de son fils. Et, rageant avec les ciseaux, s’exclame « mais pourquoi n’ai-je donc pas acheté une tondeuse ? » Oh surprise, lorsqu’elle ouvre son navigateur internet, plusieurs publicités de « tondeuses pas chères » lui sont proposées. Apparemment, on est sur écoute… Mieux encore, au cours de ce confinement, la rédactrice de ces lignes s’attelle au repassage -écoutez bien- en pensant (oui en pensant) « il faudrait quand même un jour qu’on m’explique comment on repasse un drap de dessous correctement ». Oui, je sais, j’avoue : le repassage de ces draps ne fait pas partie de mes compétences (avec ces sacrés élastiques et coins arrondis, bref…). Or, peu de temps, après, en ouvrant MachinTube, voilà qu’on lui propose un « tutoriel »  sur « comment bien repasser un drap de dessous » ! Stupeur et tremblements ! Non seulement il y a des vidéos sur absolument n’importe quoi sur ces applications, mais en plus ça lit dans vos pensées ! C’est ce qu’on appelle les algorithmes et c’est ce qui préfigure l’intelligence artificielle. Sauf que voilà, les algorithmes ont été créés par les humains et sont victimes des mêmes préjugés. Ainsi, ces derniers jours, MachinBook s’est fait épingler pour son logiciel qualifié de « sexiste ». En cause, son ciblage d’internautes susceptibles d’être intéressés par des offres d’emplois. Et patatras ! Quel exemple prend-t-on ? Celui de « conducteur routier » que l’algorithme a proposé à 2 427 hommes et à seulement 327 femmes. Et c’est parti sur la Toile pour un débat acharné sur les « stéréotypes de genre », la discrimination et même… l’écriture inclusive. Ce qui est rassurant (ou pas) c’est que finalement la machine fait les mêmes erreurs que la plupart des humains. Mais en attendant, il y aurait peut-être eu des femmes intéressées par le métier et à qui on n’a pas offert cette opportunité. Notons au passage que les annonces d’emploi incriminées portaient parfois la mention « recherche camionneur/euse » (!) Et ça, ça ne vient pas du logiciel, mais de ceux qui voulaient faire la démonstration de ses failles. Précision : on ne dit pas camionneur en France. Peut-être au Québec mais pas en France. Cela explique aussi certainement pourquoi on a des difficultés de recrutement…

Florence Berthelot

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