J’embrasse pas

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J’embrasse pas

Vu cette semaine dans le hall de l’immeuble de la rue Bernard Buffet. Des agents de surveillance de la voie publique (qui ont leurs bureaux au premier étage) se tapent la bise à qui mieux mieux pour se dire bonjour. Ils sont sept ou huit.  On ne dit rien mais on n’en pense pas moins. Alors que les consignes sur les « gestes barrières » nous sont serinées à longueur de journée, manifestement ça n’est pas retombé à tous étages. Lundi soir, sur une chaine de la TNT a été programmé le film « Embrassez qui vous voudrez ». Ben non ! C’est sûr que ça change nos habitudes. On ne serre plus la main. A la place, on se tape du coude. Ou on touche avec le pied la godasse de l’interlocuteur (« Ah vous c’est deux ? chez nous c’est trois… »). D’autres se saluent en se frappant la poitrine avec le poing. Attention, avec un seul poing (avec les deux poings cela ferait un peu « gorille content »). Bref, on ne s’embrasse plus. Il faudrait même se promener avec un mètre ruban pour être à distance de sécurité. On nous dit que les masques ne servent à rien. De toutes façons, il n’y en a que pour les personnels soignants. Bon…

Pendant ce temps-là, dans le transport de marchandises, on dit que rien ne change. Respectez les « gestes barrières ». Et sous cette réserve, on peut continuer d’aller en Italie ou dans n’importe quelle zone cluster. Sauf qu’on a des conducteurs pour conduire les camions. Et qu’il n’est pas forcément facile de les convaincre qu’ils ne risquent rien. Pas plus qu’il n’est simple de faire comprendre aux réceptionnaires des marchandises qu’il suffit que les conducteurs disposent de gels hydroalcooliques. Et si on en arrive à un confinement total comme en Italie, il faudra bien continuer, plus que jamais, d’approvisionner les gens. Il ne suffira pas de dire « J’embrasse pas » pour calmer les inquiétudes. C’est pour cela qu’il faudrait peut-être envisager autre chose que la restriction de bisous (et autres gestes barrières) pour que tout ne se bloque pas complètement à un moment donné.

Florence Berthelot

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