Jeux de société

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Jeux de société

Qui a dit que la vie était comme un jeu ? C’est sans doute pour cela que l’éducation des enfants doit toujours comporter un aspect ludique. Et puis jouer à plusieurs révèle souvent les personnalités fondamentales de chacun : le mauvais perdant, le tricheur, celui qui s’affranchit des règles et celui qui fait n’importe quoi.

Manifestement, depuis deux ans, il est clair qu’on joue à un niveau mondial au Docteur Maboul. La partie n’est pas terminée qu’on a commencé un jeu de Risk où des armées se déploient sur la mappemonde. A moins que ce ne soit qu’une énorme partie de poker menteur.

Comme le rappelait un vieux film américain, la guerre est bien « le seul jeu où si l’on veut gagner, il ne faut pas jouer ».

Plus près de nous, en se promenant dans Paris, au vu du nombre de commerces et de restaurants fermés, on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a des joueurs, quelque part, qui s’adonnent au Monopoly. A part que le parking n’est pas gratuit. Et à ce jeu, il faut toujours se méfier de celui qui tient la banque car il a une fâcheuse tendance à chouraver quelques billets ici ou là.

Les acteurs économiques se sont lancés sur le parcours du jeu de l’oie ou des petits chevaux : on se bat à coups de dés pour dépasser son concurrent, ou le faire chuter. Une part de chance, une part de stratégie.

Quelques intellectuels nous font une démonstration de Scrabble avec des mots tellement étranges qu’on se demande s’ils ne les ont pas tout simplement inventés.  (D’accord, mot compte triple mais que veut dire « Abstrus » ?). Le dictionnaire est en miettes.

Les artistes préfèrent le Pictionnary ou « Les ambassadeurs » pour tenter de nous faire comprendre le monde tel qu’il est. Avec plus ou moins de succès…

Les politiciens eux, et surtout en ce moment, se concentrent sur les échecs. Certains en oubliant un peu trop souvent qu’ils n’ont pour dérivatif que le Solitaire ou qu’ils ont perdu à « la route de la fortune ».

La police s’interroge : est-ce le Colonel Moutarde qui a tué le Docteur Lenoir dans la bibliothèque avec un chandelier ? Ou les force de l’ordre auraient-elles plus le rôle de Madame Pervenche (avec une matraque dans le hall)?

Pour les transporteurs, c’est facile : ils sont sur les « Mille bornes ». Mais la route est semée d’embûches et quelques gestionnaires créatifs ont décidé qu’il fallait payer pour jouer.

Les souvenirs d’enfance affluent : les cris, les rires, les engueulades entre amis ou en famille. On ne voyait pas passer le temps les jours de pluie.

Toute comparaison a ses limites. Car à la différence d’aujourd’hui, avant on s’amusait.

Peut-être que le secret est qu’il n’y a qu’un grand jeu et ce grand jeu n’a aucune règle. C’est celui qui pose ses cartes en disant « j’ai gagné » qui gagne vraiment.

Florence Berthelot

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