La flemme ou la flamme
3min -Une enquête d’opinion menée par la Fondation Jean Jaurès en partenariat avec l’IFOP a fait grand bruit ces derniers jours. Il en ressort qu’une « épidémie de flemme » sévit dans notre pays. Après l’épidémie de Covid 19, après « la grande démission », nous voilà bien.
Ceci posé, on a tous autour de nous des gens proches ou moins proches qui témoignent de nombreux signes de déprime.
Divers indicateurs de cette enquête révèlent un phénomène de « grosse fatigue » non seulement dans la vie professionnelle mais aussi dans la vie personnelle : moins de motivation, moins de sorties, moins de sports, moins d’envie tout court. Géographiquement, les grandes villes dont Paris sont principalement citées.
Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été très vives. Il est vrai que le terme de flemme est peu flatteur. Il renvoie à la notion de paresse. Or, les internautes ont souvent fait valoir que d’une part, les crises s’enchainant, il était difficile de garder le moral, et d’autre part qu’ils vivaient mal, notamment au vu de la flambée de l’inflation. Quelque part, sur le chemin parcouru, il semble que le sens, voire la direction, ait été perdu.
Curieusement, ce phénomène bien que collectif, se traduit d’abord individuellement. Avec parfois, des signaux alarmants : augmentation de l’agressivité, incivilités voire agressions. La presse quotidienne nous fait l’écho du désarroi des agents des services publics ou même des élus (au nombre de 1 800 cette année) faisant l’objet d’insultes, de voies de fait, et parfois pire, avec mort d’homme.
Comme quoi, le fameux « monde d’après », utopie éphémère du premier confinement, est exactement comme l’avait prédit Michel Houellebecq, dans une tribune prophétique : « Ce sera le monde d’avant mais en pire ».
Curieusement dans ce marasme, nous revient en mémoire le Congrès de la FNTR de 2019 où était intervenu Philippe Gabilliet, co-fondateur de la Ligue des Optimistes, qui nous avait enchanté. On peut revoir son intervention sur Youtruc. (pas de marque.)
Faite bien avant toutes ces crises à répétition, elle demeure totalement d’actualité. Combattant l’idée reçue que l’optimisme est une attitude béate, déconnectée de toute réalité, Philippe Gabilliet y explique que faire preuve d’optimisme est bien d’être totalement conscient des temps difficiles, et de se mettre dans l’action, en utilisant ce dont on dispose comme moyens,... en les optimisant.
C’est utiliser sa flamme en faisant des paris sur l’avenir, même si cet avenir reste incertain. A ce titre, on y retrouve le trait de caractère de biens des entrepreneurs du transport. Si cette route est fermée, on en prendra une autre, et c’est sûr, on arrivera à destination.
Agir et non rester à se lamenter sur tout ce qui ne va pas. Voilà peut-être le seul message que nous avons tous besoin d’entendre et sur tous les sujets : la crise, la transition énergétique, le changement climatique, les pénuries, les hausses de coûts etc…
Agir sans hésiter. Car entre la flemme et la flamme, il n’y a qu’un « euh… » de différence.
Florence Berthelot