A la Sainte Agathe, les choses se gâtent

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A la Sainte Agathe, les choses se gâtent

On a tous en tous en tête ces vieux dictons, généralement venus du monde paysan et liés à la météo.

De la Saint-Médard (8 juin) où, s’il pleut, il pleuvra 40 jours plus tard, à la Chandeleur (2 février) « où l’hiver meurt ou prend vigueur », chacun est frappé au coin du bon sens et de l’observation centenaire des cycles de la nature.

Au passage, n’oublions pas le patron de bien des comités, Saint Théodule (16 août) où « déjà l’été recule ». Comme quoi, ce n’est pas nouveau.…

D’autres saints ou saintes n’ont pas cette chance de parrainer le sirocco, le simoun ou l’arrivée du printemps. Mais les choses évoluent comme le climat. Prenons Sainte Agathe. Sa fête tombe le 5 février et à en croire la mémoire ancestrale, il ne s’y passe rien de si particulier.

Mais cela va peut-être changer en 2023. En effet, c’est le 5 février que prend effet l’embargo total des produits pétroliers raffinés venant de Russie. Et parmi ces produits, le gazole. A en croire les sources officielles, nous dépendrions, en France, du gazole russe à 21% de nos besoins.

Ce n’est pas rien.

Peu de gens en parlent, mais on aimerait tout de même savoir si quelque chose a été prévu du côté des approvisionnements. On espère que sur le modèle du gaz, quelqu’un, quelque part y a pensé.

Parce que, si la ressource vient à manquer, cela promet des temps assez difficiles, notamment dans le secteur du transport routier de marchandises où les véhicules sont encore assez majoritairement au gazole. Non pas que l’on traine à faire la transition énergétique, mais soit les véhicules à motorisation alternative n’arrivent pas, soit ce sont les énergies qui sont trop chères (voir la problématique GNV). Quant au bio-carburants, dont le B100, ils sont en plus, en plein pataquès juridique (ou pas).

Demeurons positifs, et envisageons que la ressource (le produit ou la molécule comme disent les pétroliers) ne manque pas. Nul doute que le prix risque de s’envoler. D’ailleurs manifestement cela remonte déjà pas mal. Et là, on revivrait peut-être ce que l’on a vécu il y a quelques mois : livraisons erratiques, sans prix, impossibilité de répercuter à temps sur les clients etc…

Enfin pour couronner le tout, il y a vaguement en ce moment, une réforme des retraites, avec vaguement des mouvements sociaux dans les raffineries et dépôts de carburants. Inutile d’imaginer cette fois-ci, de faire rouler les entreprises et leurs personnels le week-end pour compenser. Là aussi, n’allons pas générer de la tension sociale là où, pour l’instant, elle n’est pas.

Bref, attention à la Sainte Agathe.

Il ne reste plus qu’aux routiers qu’à prier leur Saint patron. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas Saint-Christophe qui lui, protège les automobilistes mais peut-être Saint Martin ou encore Saint Paul. Personne ne sait vraiment.

En fait, c’est exactement ça, dans le transport routier, on ne sait pas à quel saint se vouer….

Florence Berthelot

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