Le catalogue que l’on redoute

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Le catalogue que l’on redoute

Si de nombreux observateurs qualifient la campagne électorale « d’étrange », de « molle », de « surprenante », il est assez impressionnant d’entendre de plus en plus : « je ne sais pas pour qui voter ».

Avec douze candidats en lice, cela fait penser aux chaines de télévision : quand on était jeune, on n’avait que quelques chaines et on avait toujours une émission intéressante à regarder ; maintenant qu’on en a 450 ou plus, il arrive qu’on ne trouve jamais un programme à son goût.

Il faut dire que les « professions de foi » ne sont pas toutes arrivées dans les boites aux lettres, à l’heure où ces lignes sont écrites.

A moins de suivre, les « débats » qui se sont tenus dans les médias, où les déclarations de tel ou tel (avec évidemment le culte de la « petite phrase » mise en exergue et commentée dans tous les sens) pas simple de s’y retrouver.

Lors de la conférence inaugurale de la SITL, plusieurs représentants de candidats sont venus s’exprimer sur la question du transport et de la logistique, avec pour point d’appui le livre Blanc de France Logistique. Mais un parti important (que nous ne citerons pas) n’avait pas jugé utile d’envoyer quelqu’un.

Les organisateurs, soucieux de l’équilibre des temps de parole, avait fixé à chacun, un propos introductif de 6 minutes, puis chacun devait s’exprimer sur les questions posées.

L’impression qui en ressort, c’est que chacun parlait sans réellement débattre, voire ne parlait du tout de la même chose. L’un développait toute une stratégie sur le ferroviaire, un autre parlait des ports, un troisième de l’aérien. Sur le routier, on a beaucoup parlé du transport léger, de financement des infrastructures, et la question de la régulation de la concurrence en Europe a été effleurée.

On a évidemment parlé de décarbonation des transports, de ZFE, mais sans aborder la question cruciale (surtout en ce moment) des énergies disponibles.

Du côté de la salle, l’affluence n’était pas réellement au rendez-vous. Beaucoup de journalistes qui tentaient de faire une synthèse, des représentants des fédérations, mais fort peu de représentants d’entreprise.

Ce premier constat est inquiétant.

Le deuxième, c’est que sur le transport de marchandises et la logistique, on en reste beaucoup au stade des mesures de catalogue. Pas vraiment de vision globale. De campagne en campagne, on répète la même chose : il faut faire de l’intermodalité, il faut optimiser les transports (comme si les opérateurs ne le faisaient pas déjà). Il faut de la volonté politique. Oui bien sûr, mais quoi d’autre ?

Une vraie politique des transports reste totalement à élaborer.

On n’est pas vraiment plus avancé. Le choix du candidat ou de la candidate ne se fera pas à l’aune des propositions pour le transport. Et c’est très probablement ainsi dans tous les secteurs économiques.

La seule chose certaine, sur laquelle il ne peut y avoir aucune discussion, c’est qu’il faudra aller voter.

Florence Berthelot

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