Le jour de la marmotte

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Le jour de la marmotte

Dans le film « Un jour sans fin », un journaliste cynique et désabusé se retrouve, à son grand désespoir, à couvrir l’évènement du « jour de la marmotte » dans un village reculé des Etats-Unis. La question est de savoir si la marmotte quitte son terrier ou y retourne, annonçant la fin de l’hiver ou sa prolongation.

L’équivalent de notre dicton « à la Chandeleur, l’hiver meurt ou prend vigueur » mais avec un animal de l’espèce des « Sciuridae ».
Quoiqu’il en soit, voilà que cet homme se met à revivre indéfiniment la même journée, encore et encore, malgré toutes ses tentatives pour sortir de ce cycle infernal.

A regarder ce qui se passe, ce n’est peut-être pas une journée qui se répète à l’envi, mais des évènements qui ont l’air de revenir sans arrêt.

Prenez-le « nous sommes en guerre ». Il y a un peu plus de quatre ans, c’étaient des images de dévastation dans Paris à l’occasion des manifs de Gilets jaunes. En 2019, grèves et protestations contre une première réforme des retraites. En 2020, c’était contre un virus. En 2022 c’est le début de la guerre en Ukraine. Et à regarder ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, les nouvelles alliances qui se nouent, on se dit que ce n’est pas fini.

L’impression est forte que cette itération existe sur tous les sujets : la hausse des prix de l’énergie, la hausse de tous les coûts, les faillites bancaires, le blocage des dépôts pétroliers et les tensions d’approvisionnement, les manifestations, les grèves etc…

Idem sur les pseudo moyens de répondre aux problèmes : le grand débat national, la convention citoyenne (ou plutôt les conventions citoyennes…), la task force sur la transition énergétique, les feuilles de route « décarbonation », les « missions flash » sur les ZFE, le Conseil National de la Refondation, les « cellules de crise ».

Tout cela est très intéressant (ou pas). L’important étant de ne jamais jouer la politique de la chaise vide et en tant que Fédération de porter la voix des entreprises adhérentes et aussi de toute la profession.

Ceci posé, on attribue à Albert Einstein cette phrase assassine : «La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ». D’où l’impérative nécessité de s’attacher aux innovations non seulement techniques, mais aussi sociales voire… politiques.

Certains considèrent que ce monde devient fou. D’autres prétendent qu’en fait, il change et qu’il faut donc s’adapter, et embrasser les attentes nouvelles des sociétés, des jeunes, et aborder autrement les défis qui se présentent. En fait : avancer, progresser et agir. Et quand on prend ce point de vue, alors l’horizon s’éclaire un peu et demain devient un autre jour.

A la fin du film, le personnage principal est passé de parfait crétin à un homme en rédemption qui a appris à jouer du piano, à aider les autres et à trouver l’amour. Et le temps reprend son cours. C’est très moral. C’est américain.

En France, au vu de l’expérience, et alors que parce que c’est le printemps, l’animal est sorti de sa tanière, on aurait plutôt tendance à dire « et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu et… ».

Florence Berthelot

 

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