Mange. Ris. Aime.
2min -« Tu prends des vacances ? ». A cette question, si certains entendent continuer à travailler pour rattraper la cessation totale dûe au confinement, nombre de personnes répondent avec une expression épuisée « Oui, j’en ai besoin... » On sent plus l’aspiration d’une trêve, d’une pause après ce premier semestre si particulier. Et, à des degrés divers, chacun redoute la rentrée. D’autant que le climat ambiant est lourdement anxiogène. Agressivité, peurs. Quel est le substantif de « être déboussolé » : le déboussolement ? Plutôt la « déboussolitude », distanciation sociale oblige. Il faudra bien un jour faire le compte, en plus des dégâts physiques, des conséquences psychologiques des mois écoulés. Peut-être que le seul exercice salutaire pour se rééquilibrer consiste à tenter de profiter de l’instant présent.
Alors pour ceux qui vont faire un break (et en fait pour tout le monde), il ne devrait y avoir rien de plus prioritaire que d'apprécier au maximum la proximité de sa famille, de ses proches, de ses amis. Lâcher les écrans de toute sorte. Se reconnecter avec la nature. Savoir aller cueillir les fruits sur l’arbre au fond du jardin et se délecter de leur jus sucré. Prendre l’apéro sans que ce soit un « apéro visio » autour d’un barbecue. S’amuser des fantaisies des animaux heureux de l’été (attention aux moustiques quand même). Se jeter à l’eau dès que l’on peut. Respirer à pleins poumons l’air iodé ou rempli de chlorophylle. Prendre un temps infini pour le petit déjeuner dehors. Dormir à n’importe quelle heure. Et surtout… rire. Rire à gorge déployée sans culpabilité ni modération, faire fonctionner ses zygomatiques si peu employés depuis tellement longtemps. La science (que tout le monde écoute religieusement en ce moment) nous dit que rire est bon pour la santé, dégage des endorphines qui réduisent les hormones générées par le stress, et… renforce le système immunitaire ! Au moins sur ce point, il n’y a pas de controverse au sein de l’Académie… Certains opposeront que franchement c’est osé, vu le contexte. D’autres diront qu’avec un masque c’est compliqué, qu’on risque de dégager des gouttelettes (ah les gouttelettes…). On peut répondre sans se tromper et sans heurter qui que ce soit, qu’il est absolument certain que ce n’est pas en étant triste et anxieux qu’on améliorera notre mode de vie. Si on ne s’astreint pas à rire maintenant, alors quand ? Nous souhaitons à chacun, qu’il parte ou non, de bénéficier d’un peu de légèreté. Tout le reste, on verra plus tard.
Florence Berthelot