Problèmes de poids

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Problèmes de poids

Passée un peu inaperçue, une enquête de Santé Publique France fait apparaitre que les confinements successifs, s’ils ont permis de freiner la propagation du SARS-Cov-2, présentent le risque d’exacerber certains problèmes de santé, comme peuvent l’être le surpoids et l’obésité. Si on a plus cuisiné « maison », on a mangé plus gras et plus sucré. Vivement qu’on puisse rouvrir les salles de sport, les piscines et aussi les restaurants.

Les problèmes de poids sont aussi très récurrents dans le transport. Les camions, parce qu’ils sont plus lourds, abimeraient plus les routes. Cela parait si simple, dit comme ça. Pourtant, cette question ne se posait pas du tout il y a plusieurs décennies. Il faudrait sans doute se pencher sur la qualité des infrastructures.

Aujourd’hui, le poids maximal est 44 tonnes en France et dans certains états européens. Mais le passage entre deux pays reste limité à 40 tonnes, en application de la Directive de référence. C’est l’occasion ici de rappeler que les transporteurs, contrairement aux idées reçues, ne sont pas spécialement demandeurs d’augmenter le tonnage des véhicules.

La dernière augmentation en date, en 2012, ne répondait pas à une demande des professionnels de la route. C’était une réponse du Président de la République de l’époque au monde agricole. Et comme il a été impossible de réellement faire la différence en fonction des produits transportés, c’est la limite maximale qui a été fixée pour tous les camions.

Les transporteurs vous diront qu’augmenter le poids de 10% n’a certainement pas permis de relever les prix de transport d’autant. Bien au contraire, si certains clients y ont trouvé avantageusement leur compte, le résultat n’a pas été très bénéfique pour la profession. On exige toujours plus des opérateurs de transport mais si possible au même prix qu’avant.

C’est pourquoi quand on parle encore de relever le seuil maximal de tonnage des véhicules, les professionnels affichent une véritable hostilité. Ainsi quand la filière betteravière et sucrière évoque une expérimentation à 48 tonnes, les arguments opposés fusent. Ouvrir cette porte n’est clairement pas souhaité par une grande partie de la Profession. Et mettre le pied dans cette porte fait craindre une possible généralisation que personne ne demande.

Il faut avoir vu l’état des routes lors des campagnes betteravières pour effectivement s’inquiéter d’une dégradation accrue de ces voies, qu’on viendra ensuite reprocher au secteur. Et qui justifiera un peu plus des taxes nouvelles.

Qu’on ne s’y trompe pas, la demande d’expérimenter un tonnage plus important vise à favoriser certains chargeurs et le monde agricole mais en aucun cas les transporteurs. Pourtant, ce sont eux qui risquent à la fin de payer la facture.

Finalement c’est comme partout : une prise de poids non souhaitée finit toujours par poser des problèmes de santé. En l’occurrence, des problèmes de santé économique et financière.

Florence Berthelot

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