Questions sans réponses
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Questions sans réponses
En juin 2024, un des éditos s’intitulait « Pourvu qu’il n’y ait pas la guerre ». Franchement, il faut arrêter de formuler des vœux insensés.
Au moment d’écrire ces lignes, il est difficile de trouver un thème qui ne soit pas encore clivant. Alors qu’il soit autorisé de se poser simplement des questions qui, soit n’appellent pas de réponse, soit chacun y répondra comme il voudra.
En regardant la situation géopolitique, et notamment ce qui se passe entre l’Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l’Europe, on peut se demander : si mon allié finit par pactiser avec mon ennemi, est-ce qu’il est toujours mon allié ? Ou alors, mon ennemi deviendrait mon allié ? Ou je n’ai plus que des ennemis ? Ou il faut que je trouve d’autres alliés ? Et s’ils étaient aussi peu fiables que les précédents ?
S’ils veulent aller sur le chemin de la paix mais en passant par la phase « guerre », que faire ? Si vis pacem, para bellum est une phrase latine bien jolie. Si tu veux la paix, prépare la guerre. Est-ce que l’Europe ce n’était pas la paix justement ?
En combien de temps ça se prépare une guerre ? En jours, en mois, en années ? Qui est prêt ? A-t-on les troupes, les véhicules, les armes ? Oui ? Non ? Pas encore ? Les va-t-en guerre d’aujourd’hui qui n’ont vu les conflits que par écrans interposés seront-ils aussi courageux qu’ils le prétendent ou déserteront-ils comme des traitres au moment d’aller à l’assaut et d’assumer les décisions ?
C’est quelle norme Euro un char ? ça peut rentrer dans les ZFE ? Est-ce qu’il existe des chars 0 émission ?
Est-ce qu’on peut financer à la fois l’effort de guerre, la lutte contre le dérèglement climatique, la relance économique ? Est-ce qu’on peut encore emprunter alors qu’on est endetté jusqu’à plus soif ? Ou alors ou va encore augmenter les impôts, les taxes, les redevances et tout le dictionnaire des synonymes des mots « prélèvements fiscaux » ?
Est-ce que les 60 000 patrons qui se sont retrouvés sans emploi en 2024 du fait de l’explosion des défaillances d’entreprises (et principalement dans les secteurs du bâtiment et des transports) vont être réemployés utilement ?
Le transport routier sera-t-il amené à contribuer à l’effort de guerre ? Avec ses propres salariés ou avec tous ceux -européens ou non- qui dorment sur les parkings le week-end , dans des camions qui quittent rarement le territoire depuis l’annulation de la mesure dite « du retour du camion » par la Cour de Justice européenne?
Est-ce qu’on ne jouerait pas une fois de plus sur nos peurs au lieu d’aborder la réalité ?
On ne sait plus qui a dit « les questions sont un fardeau pour celui qui les pose, et une prison pour celui qui y répond ».
Au final, croit-on vraiment que nous sommes si naïfs ?
Florence Berthelot