Quoi qu’il advienne…
4min -Une Fédération ne fait pas de politique. À part la politique professionnelle. Cependant elle dépend étroitement d’un écosystème totalement gouverné par la « vie de la cité », et les élections à tous les échelons. Nos interlocuteurs institutionnels sont soit élus eux-mêmes soit dans l’exécution d’orientations déterminées par des choix politiques.
C’est une nuance que certains adhérents ne perçoivent pas. Combien de fois aura-t-on entendu « oui mais vous, vous faites de la politique ». Non, on n’en fait pas (en tout cas pas de la politique politicienne) mais c’est clairement notre job de tenter d’infléchir les politiques qui nous concernent.
Certains appellent cela le lobbying. Autre mot fort mal compris où d’aucuns imaginent des passages d’enveloppes garnies, des invitations dans de luxueux endroits et d’autres choses plus ou moins recommandables. Non, ce n’est pas cela non plus. Ça c’est de la corruption.
Dans certaines organisations, on a remplacé le mot lobbying par celui de « plaidoyer ». Quand on a un passé d’avocat, cela colle bien. Nous sommes les défenseurs d’une profession.
C’est bien le moment de souligner que les échéances électorales sont suivies avec une particulière vigilance. Et encore plus quand ces échéances ont été avancées. Avec en tête, gardera-t-on ou pas nos interlocuteurs « transport ». Aura-t-on un ministre dédié ? Quel parti va l’emporter ? Quelles seront les mesures fiscales ou autres qu’on nous mitonnera ?
À l’heure où ces lignes sont écrites, nous sommes entre les deux tours des législatives 2024. Bien malin pour faire des pronostics fiables au-delà des postures et des déclarations des uns et des autres.
La seule chose à peu près certaine, c’est qu’il va falloir tout recommencer. Aller voir, le moment venu, les personnes en charge de nos dossiers, réexpliquer nos contraintes, nos handicaps, réexprimer nos besoins, nos attentes.
Avec qui que ce soit et quoi qu’il advienne…
Dans un contexte économique incertain, et alors que les Jeux Olympiques commencent dans trois semaines.
Normalement en juillet, on s’occupe de la loi de finances, on monte au créneau pour éviter les rabots de TICPE, de nouveaux prélèvements fiscaux. On se souvient du « quoi qu’il en coûte » dont on paie encore le prix.
Les calendriers ne seront pas tenus. Alors on continue de travailler avec les administrations qui font tourner la boutique sans faire de bruit. Les décrets et arrêtés sont publiés, les consultations sont menées. On gère les affaires courantes. On se dit que cela n’est parfois pas si mal plutôt qu’à jongler avec les lubies de tel ou tel parti.
Sur les ondes, c’est la cacophonie. Un sacré schmilblick. Comme le jeu télévisé d’autre fois. Comme surtout le sketch mythique qu’en avait tiré Coluche avec un papy Mougeot un peu largué ou Monsieur Moulinot (« Un article de pêche de qualité s’achète chez Moulinot ! »).
Et un présentateur excédé qui finit par lâcher « Je rappelle que le schmilblick est un œuf et qu’un œuf ne fait pas de politique ! ».
On conclura ces considérations comme lui : « Hein ? Mais non je ne l’ai pas dit ! »