Rattrapable ...

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Rattrapable ...

Sur les ondes, on entend tout. Tout et n’importe quoi. Chacun s’affronte à coup de chiffres, de statistiques, de prévisions. Et on en perd son latin. La floraison de virologues, épidémiologistes, infectiologues autoproclamés (ayant fait en général des études de sciences politiques ou de journalisme) est assez impressionnante, et ce, depuis des mois. Voici désormais une nouvelle espèce : le médecin économiste. C’est nouveau. Peu importe sa spécialité, ses affirmations sont péremptoires. Ainsi en début de semaine, nous avons eu droit à cette déclaration fracassante d’un médecin justifiant à peu près toutes les restrictions sanitaires possibles : « il faut laisser de côté l’économie (..) l’économie c’est rattrapable…. » Heu… comment dire ? Non. Il ne s’agit en aucun cas de comparer la santé humaine et la santé des entreprises. Mais arrêtons d’opposer les deux ! Manifestement il manque cruellement le module « économie générale » dans le long parcours des études médicales. Car quand les entreprises ne tournent plus, que les entrepreneurs sont sur le point de tout perdre, ou ont déjà perdu l’œuvre d’une vie, que des licenciements massifs se produisent, non ce n’est pas rattrapable. Sans compter les dégâts sur la santé de tous ceux qui liquident leur affaire et voit leur emploi détruit. Dépression, suicide, précarité, pauvreté… la liste est longue aussi. La richesse d’un pays c’est également son entreprenariat. Pascal disait : « Tout le malheur de l’Homme est qu’il ne sait pas rester dans sa chambre ». Aujourd’hui, pour certains, le malheur c’est bien qu’ils soient obligés d’y rester. Tout le monde devrait retourner à sa juste place. Comme on le répète à l’envi :  « Je ne suis pas médecin ». Alors que nos docteurs ne viennent pas se mêler d’économie. Ce n’est pas leur domaine. Qu’ils ne se mêlent pas de politique autre que sanitaire. En gros, que les médecins restent médecins, et les confinés seront bien gardés.

Florence Berthelot

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