Révision du protocole ANIA/APLICA/FNTR : rencontre avec Lylian Frison des Transports Désert
2min -Un protocole tripartite ANIA/APLICA/FNTR existe depuis de nombreuses années, quels sont les enjeux de la révision que vous proposez à l’ANIA ?
La première version d’un protocole tripartite ANIA/APLICA/FNTR sur la propreté et la sécurité des matériels destinés aux transports des denrées alimentaires en vrac est née en 1996 de la volonté collective des acteurs de créer un référentiel de qualité commun dédiée à ce métier. Plusieurs évolutions ont suivi cette version initiale en 2010 puis en 2012. Au regard des évolutions techniques mais aussi des exigences de consommation, la FNTR a proposé dès 2016 une nouvelle révision à ses partenaires avec, en 2020, la proposition d’un nouveau texte à l’ANIA, resté malheureusement sans réponse à ce jour. Cette mise à jour porte notamment sur des questions clés comme la définition des produits visés par le protocole, les bonnes pratiques de la profession ou encore l’évolution technique du traitement et lavage des citernes.
Pourtant l’ANIA vient de présenter à ses adhérents un document s’intitulant « Lignes directrices en matière de propreté intérieure des citernes pour le transport des denrées alimentaires". Comment cette initiative s’articule-t-elle avec la révision du protocole commun ?
C’est ce que nous déplorons… pour le moment, cette diffusion relève d’une initiative unilatérale de l’ANIA qui souhaitait visiblement répondre aux demandes de ses propres adhérents en la matière. Et nous pouvons le comprendre mais cela ne saurait rester en l’état ! Les chargeurs comme les transporteurs ont besoin d’un consensus partagé. Les directives présentées par l’ANIA sont, sur certains sujets, encore incomplètes ou imprécises. C’est pourquoi nous avons réellement besoin d’une coopération, d’un dialogue comme celui que nous avions jusqu’à présent. Les professionnels impliqués sont de réels experts en matière de transport de denrées alimentaires, leur apport terrain est fondamental pour assurer les plus hauts standards de qualité et de sécurité au bénéfice de leurs clients mais aussi des consommateurs.
Quelles sont donc les prochaines étapes ?
Nous avons rendez-vous avec l’ANIA le 24 février prochain sur le texte révisé que nous avons proposé conjointement avec l’APLICA. Il est nécessaire que ce rendez-vous débouche très rapidement sur un nouvel accord partagé. La situation ne peut rester en l’état. Encore une fois, au-delà d’un Protocole commun de l’ensemble des acteurs concernés, il s’agit aussi de répondre aux nouvelles exigences des consommateurs en particulier en matière d’hygiène, de traçabilité, de RSE ou encore de respect de l’environnement. Ces bonnes pratiques doivent s’intégrer dans un référentiel commun à l’ensemble de la profession. C’est aussi une question de concurrence européenne et d’équité entre les transporteurs français et leurs homologues étrangers. C’est ce que nous défendons notamment au travers de l’adoption d’un référentiel français cohérent avec la directive européenne 178/2002 qui définit le produit alimentaire. Encore une fois, nous avons besoin de réponses communes sur l’ensemble de ces sujets et nous comptons sur la responsabilité de l’ANIA pour prendre la mesure de l’urgence de la situation.