Sur un nuage

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Il semblerait que les Jeux Olympiques et Paralympiques ont été une belle réussite. On ne peut que s’en réjouir et féliciter au passage tous ceux qui ont contribué à ce succès. Dont les transporteurs dont personne n’a parlé et qui n’ont pas eu l’honneur d’une garden party ou autre reconnaissance. Comme d’habitude. Eh oui, quand ça fonctionne trop bien on dirait que tout est normal.

Les festivités terminées, certains éprouvent une certaine nostalgie. Les journaux titrent même sur le « blues » ressenti par les Français. Le Président de la République a même dit que la vraie vie, c’était cela (ou quelque chose du style). Cela se discute. Gageons que le malaise ressenti par nos concitoyens peut avoir bien d’autres origines que ce que l’on veut nous vendre comme fable.

Maintenant, on parle de l’héritage des Jeux. Et c’est curieux dès que l’on parle d’héritage, tout le monde se crispe. Surtout quand la Mairie de Paris s’en mêle.

Déjà, la première annonce concernant les anneaux qui resteraient sur la Tour Eiffel a fait grand bruit. Pourquoi ne pas garder le sapin et ses décorations toute l’année pendant que l’on y est ? Parce que c’était trop bien et puis c’est tout. Les héritiers de Monsieur Eiffel ne sont pas du tout d’accord, une partie des Parisiens non plus.

Ensuite, seront conservées les voies réservées pour le covoiturage sur le périphérique, l’A1 et A13. Soit des voies déjà hyper encombrées en temps normal. Et tant qu’à faire, on passe le périphérique à 50 km/h. On notera que c’est peu, mais si déjà on pouvait rouler plus souvent à cette vitesse, ce serait déjà pas mal.

Et enfin une zone à trafic limité dans les 4 premiers arrondissements de Paris accessible par QR Code. Il ne faudrait pas déranger les résidents des quartiers les plus chers de Paris par des livraisons intempestives.


Finalement quelle aubaine ces Jeux ! Cela permet d’accélérer l’agenda de l’anti-bagnole, anti-camion, pro-trottinette et engins à pédales (caisses à savon acceptées).

Peu importe qu’il n’y ait aucune concertation. Peu importe que soient majoritairement concernées des gens qui ne vivent pas à Paris mais y travaillent. Peu importe que les transports en commun soient saturés. Et peu importe que l’on ait encore besoin de camions pour se ravitailler, construire, évacuer des déchets, ou encore déménager.

C’est à une véritable scission sociologique à laquelle on assiste, quels que soient les pseudo-arguments écolos sur le changement climatique ou la pollution de l’air. Cela dépasse complètement les questions de mobilité. Une autre manière de dire « Que tous ces gueux nous laissent en paix ».

Pour cela, on profite que certains soient encore sur un nuage. Nuage qui ressemble plus à un écran de fumée de substances exotiques.

À moins que les bains dans la Seine aient des effets inattendus.

Florence Berthelot
 

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