Surtout ne paniquez pas...

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Surtout ne paniquez pas...

Avez-vous remarqué que lorsqu’on vous dit « Surtout ne paniquez pas », votre premier réflexe est justement de hautement vous inquiéter ? C’est comme quand on vous dit « il n’y a pas de pénurie » (de moutarde, d’huile de tournesol ou de carburant). Tout le monde se précipite pour faire des stocks « au cas où... »

Est-ce un travers psychologique que la science n’a pas encore expliqué ? Ou une défiance envers la parole publique ?

Le fait est que le contenu d’une circulaire adressée aux Préfets sur les potentiels délestages électriques cet hiver, largement relayé par la presse, a semé le trouble chez les particuliers et les entreprises.

Une répétition générale est même prévue le 9 décembre chez RTE et ENEDIS. S’il est toujours prudent d’anticiper, il faut savoir rester calme quand on apprend qu’en cas de coupure électrique, les réseaux mobiles et donc les numéros d’urgence ne seront plus accessibles, que les feux de circulation ne fonctionneront pas et que s’il y a le moindre risque qu’un trajet soit impacté, les trains ou métros ne partiront pas non plus.

Bien sûr, des établissements prioritaires ont été listés afin qu’ils ne soient pas impactés : commissariats, hôpitaux, etc... Cependant les personnes sous respirateur artificiel à domicile sont priées d’acheter un groupe électrogène. Sans commentaire.

Quant aux entrepôts frigorifiques, ils n’auront aucun traitement de faveur. Tant pis pour la chaine du froid et la sécurité alimentaire…

Nous ne sommes pas ici pour demander comment on en est arrivé là (mais en fait on se le demande quand même). Et franchement, si on nous avait décrit ce scenario il y a quelques années, on n’y aurait pas cru.

On a beau nous dire que les coupures ne dureront que deux heures, ça suffit pour vous flinguer l’activité d’une entreprise : plus d’ordinateur, plus d’internet, plus de téléphone, des salariés qui n’arrivent pas ou qu’on va renvoyer chez eux, des parents qui devront garder les enfants qui ne pourront pas aller à l’école. Ça promet.

Alors les personnalités politiques essaient de rassurer : le Président du Sénat exprime la nécessité de ne pas créer une atmosphère anxiogène et le Président de la République a même fustigé les « scenarios de la peur ». Ajoutant même : « Ce débat est absurde, le rôle des autorités publiques, ce n'est pas de transmettre la peur ».

Alors, comment dire ?... Organisation de webinaires afin d’informer les entreprises sur les modalités opérationnelles de mise en œuvre du délestage. Instauration de « comités départementaux de Préparation d'Eventuels Délestages Electriques (PréDELEC) ». Le fait de prévenir, de prévoir génère forcément questions voire craintes. Ce n’est pas forcément de la peur mais le caractère plus qu’inédit de la situation rend ces réactions inévitables. Il faut faire attention à ce qu’on dit.

Hasard des calendriers.   

Hmm ….

Surtout ne paniquez pas…. !

Florence Berthelot

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