Ton logisticien en short
2min -C’est peu de dire qu’on regarde généralement les publicités télévisées d’un œil distrait. Sauf quand une vous fait tomber du canapé. Ou sauter au plafond. Question de gravité. Voilà la publicité qui passe pour un site d’offres d’emplois. Un homme arrive au bureau avec un short et veste-cravate. « Un job » vous dit-on. Puis l’image d’après, il est sur ce qui ressemble à un quai de chargement à nouveau en short et chemise. « Votre job ! » nous annonce fièrement la voix off avec un gros plan sur un smartphone vous indiquant que le métier en question est…. « logisticien ».
Alors là, on aura tout vu ! Passons sur le fait que « logisticien » n’est pas un emploi qui figure dans les classifications conventionnelles en logistique. On peut être préparateur de commandes, directeur de site, opérateur emballeur etc…mais on n’est pas « logisticien ». Bon, vous me direz, on pinaille ; mais quand même. Mais surtout, aller faire croire qu’on peut faire cette activité en short (d’ailleurs le monsieur ressemble plus à un postier américain) c’est carrément surréaliste. Manifestement, les créatifs pubeux ne savent pas de quoi ils parlent ( « J’ai une idée d’enfer coco ! »). On les accueille quand ils veulent dans nos entrepôts. Enfin, le drame c’est qu’on bâtit une image qui se veut attractive sur…. la tenue vestimentaire -supposée- d’un métier. Tenue qui n’est nullement réglementaire (As-tu mis tes chaussures de sécurité ?), ni admise. C’est franchement n’importe quoi. Redoutons qu’une pub prochaine nous montre un monsieur en débardeur, tout en sueur, la clope au bec, et le calendrier de filles nues au fond de la cabine avec le métier affiché « routier ». Mieux encore « camionneur » ! Les pubeux ne connaissent que les clichés qui sont à dix mille kilomètres de la réalité. On comprend qu’il faut travailler l’image du secteur. Mais qu’il va falloir longtemps, très longtemps, avant de mettre à bas les idées reçues. En attendant, on cherche toujours à pourvoir des milliers de postes. Tenue correcte souhaitée.
Florence Berthelot