A vot'bon cœur, m’sieurs-dames...
2min -15 milliards par-ci, 7 milliards par-là, 8 milliards pour le secteur automobile, un total de 246 milliards d’euros. On attrape le tournis à voir l’argent qu’on n’avait pas avant de le déverser dans des plans de relance sectoriels. Très sectoriels d’ailleurs. En mesures générales, les exonérations de charges pour l’hôtellerie-cafés-restauration (normal) plus un plan de relance « tourisme » et une prolongation du chômage partiel jusqu’à décembre. Citons aussi l’aéronautique, l’événementiel et les artiste-auteurs…. Ceux qui travaillaient à condition qu’ils aient perdu plus de 80% de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période de l’année précédente. Et pour les autres à condition que leurs clients n’aient pas fermé volontairement.
Ne cherchez pas le secteur du transport routier ou de la logistique. Ils n’y sont pas. Et parce que leurs propres clients ont décidé unilatéralement de fermer, pas d’exonérations générales de charges. Le même régime de chômage partiel qu’ailleurs. Ce n’est pas faute pour les organisations professionnelles d’avoir fait des propositions économiques. Mais rien. Silence radio du Gouvernement depuis le 17 avril où, après une conférence téléphonique avec le Secrétaire d’Etat aux transports et le Ministère du Budget, on nous annonçait 400 millions d’euros d’aides… à la trésorerie consistant à nous rembourser au trimestre (au lieu du semestre) la part de TICPE nous revenant et un décalage de trois mois du paiement de la taxe à l’essieu. Quel effort ! Où sont-ils les mots d’amour « merci les transporteurs de nous approvisionner durant le confinement et d’assurer la continuité économique » ? Les secteurs qui se sont arrêtés sont mieux traités que les entreprises de transport qui ont travaillé à perte. Il n’y aura pas de plan de relance, pas d’hommage le 14 juillet. Rien, pas même un mot. Et pas un sou. Pas de report de l’augmentation de 2 centimes de la TICPE qui ne coûte « que » 140 millions sur deux ans à l’Etat. Oui mais vous comprenez, c’est un « marqueur ». Bonne formule : cela laissera des traces indélébiles au sein de notre Profession. A la prochaine crise, sanitaire ou autre, ne venez pas nous chercher. On aura soudain le besoin pressant de prendre des vacances. Ou d’aller chanter dans les cours « à vot’bon cœur m’sieurs-dames ». On aura toujours moins l’impression de demander l’aumône.
Florence Berthelot