34 nuances de grince

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34 nuances de grince

Les élections européennes approchent. A coups de sondages multi-quotidiens, on nous prive de débat sur le fond. Il semblerait qu’on ne s’intéresse principalement qu’à deux listes, que tout ce qui compte c’est de savoir qui va arriver en tête à la sortie des urnes, le tout pour envisager ce que va devenir la politique française après... Désespérant. De l’Europe, on ne parle presque pas sauf à déclamer de vagues grands principes. A part les têtes de listes, personne ne connait ni les candidats, ni les programmes. On parle encore moins des commissions du Parlement où l’on devrait siéger stratégiquement. On s’interroge sur l’abstention et comme si tout cela ne suffisait pas, il semble que présenter une liste soit d’abord pour faire parler de soi plutôt que de parler construction européenne.

C’est comme ça qu’on se retrouve avec 34 listes... On aura beau nous dire que c’est la preuve de la démocratie, c’est n’importe quoi. 34 listes ! Entre les défenseurs des animaux, les partisans de la parité, la promotion de l’espéranto, les chantres de la décroissance, sans compter ceux qu’on ne peut classer nulle part (la Parti Pirate, la Ligne Claire, l’Alliance Jaune etc.) on devine que tout ce qui compte c’est d’avoir sa photo sur les affiches et un pauvre reportage à la télé. Une liste s’appelle les « oubliés de l’Europe ». La vérité c’est que c’est l’Europe qui est oubliée. Et le plus grave de tout cela, c’est que des dossiers lourds attendent d’être traités à Bruxelles. A commencer par le Paquet Mobilité qui va déterminer les règles du marché du transport routier dans les dix années à venir. Et si les futurs députés ne s’intéressent pas de près à ces sujets très techniques, ce sont des milliers d’entreprises qui vont en pâtir. Et c’est valable sur bien d’autres secteurs.

Il existe sur Internet un test avec des questions vous permettant de savoir de qui vous êtes le plus proche politiquement dans le cadre des élections. Les questions ne portent quasiment pas sur l’économie ou le social, mais sur les lanceurs d’alerte, l’égalité des genres, l’immigration et toutes sortes de taxes. Le gag, c’est de découvrir que vous êtes à l’opposé de ce que vous pensiez être. Moi, je ne peux pas vous dire. Au vu de mes réponses, le site a planté. Je vais être obligée de lire toutes les déclarations de foi. Mais je n’y croirai pas. Allons tout de même voter... (soupir)

Florence Berthelot

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