Adieu l’ami

Dans toute l’agitation de la rentrée, où l’agacement le dispute à la colère, un mail tombe « Soren est décédé dans la nuit ». Il ne reste plus alors qu’une infinie tristesse. En France, très peu de gens savent qui est -qui « était » (comme c’est difficile à écrire…)- Søren Hyldstrup Larsen. Il était le représentant permanent à Bruxelles de l’association danoise DTL et le Délégué Général de la Nordic Logistics Association (NLA) qui réunit nos fédérations homologues du Danemark, de Norvège, de Suède et de Finlande. La FNTR a créé, avec NLA et le BGL allemand, une alliance permettant de porter des positions communes auprès du Parlement européen, et de la Commission européenne. Alliance qui vient de se concrétiser en août par la création d’un bureau commun à Bruxelles.

Mais on n’y verra plus Søren, brutalement décédé le 9 septembre. Grand amateur de culture française, lecteur assidu du Monde, grand voyageur, c’était aussi un homme soucieux de bâtir, de construire dans le même esprit que nous une Europe plus juste, plus régulée. Il assistait chaque année à notre Congrès, il y est même intervenu, portant le message de nos confrères du Nord, nous démontrant que les problématiques des transporteurs sont souvent les mêmes par-delà les frontières. Homme de compromis, sans compromission, habile politique, nous n’entendrons plus ses remarques pleines d’humour qui décrispaient les situations parfois tendues en réunion, ses sages interventions destinées à apaiser les conflits. Il nous est difficile de croire qu’on ne le reverra plus. Mais plus que jamais, nous continuerons ce que nous avons commencé avec lui : bâtir un front uni, travailler ensemble échanger, défendre une certaine vision du transport routier et de la logistique en Europe, dans le même esprit de sérieux et de combativité. A ceux qui s’interrogent sur l’Europe d’aujourd’hui, qui se demandent si elle a encore un avenir, et comment on peut changer les choses, la recette est finalement relativement simple. Elle repose sur le respect et l’amitié. Nous qui restons, n’oublions jamais cela, et poursuivons, malgré la peine, la tâche commencée.

Les Organisations perdureront au-delà des hommes et des femmes qui les représentent, et c’est bien comme ça. Rappelons-nous seulement quelle chance nous avons eu d’avoir de bons amis.

Florence Berthelot