Brésil : 1 Portugal : 0
3min -Você fala portugês ? Il semble que pour que la Profession du transport se fasse entendre il soit nécessaire que tout le monde se mette au portugais ; pour preuve, les transporteurs brésiliens après trois semaines d’actions ont obtenu la baisse du prix du carburant, le gel de ce prix pendant deux mois et la gratuité de certaines autoroutes. Il faut dire que l’économie s’est trouvée totalement à l’arrêt faute de livraisons. Voilà maintenant les transporteurs portugais qui s’y mettent. Une organisation a annoncé une série de blocages dans les prochains jours. Ils souhaitent, pour amortir la flambée du gazole, une ristourne sur les accises de celui-ci, des délais de paiement à 30 jours, et l’indexation des contrats de transport sur le prix du carburant.
A y regarder de plus près, les mesures demandées, dont le poste carburant représente plus d’un tiers de leurs coûts, ont déjà été obtenues depuis longtemps par les transporteurs français grâce à l’engagement… de la FNTR. En gros, il ne reste plus à nos amis lusitaniens qu’à demander la création de l’action directe en paiement (« acção directa »). Comme quoi pour une fois les transporteurs français disposent d’outils assez atypiques en Europe et même dans le monde ! Pour l’instant les Portugais n’ont rien obtenu.
Mais en France, on s’aperçoit que, malgré ces mécanismes indispensables, ça grogne sec aussi. Le prix du carburant grimpe du fait de la remontée du baril du pétrole. Comme d’habitude, le prix monte plus vite qu’il ne descend. Et le carburant, dans le secteur des transports, est toujours de nature à mettre le feu aux poudres. Même si les entreprises de transport bénéficient d’une ristourne sur la TICPE, l’effort en trésorerie est considérable. Ajoutons à cela que, plus grave, les clients tentent par tous les moyens, et de plus en plus, à ne pas payer la surcharge gasoil pourtant prévue par la loi… Et enfin, les annonces -qui n’en sont pas vraiment- sur une vignette, une taxe ou un coup de rabot sur la ristourne suscitent une inquiétude et une colère grandissantes chez les professionnels. Et quand ils l’expriment, manifestement au niveau des pouvoirs publics, on fait comme si on n’entendait pas. Du style « moi pas comprendre ». Donc, au cas où... munissez-vous de vos méthodes Babbel ou Assimil, prenez des cours de samba ou de fado et répétons-tous ensemble : « Rejeitamos todos outros impostos adicionais !».
Florence Berthelot