Calculs

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Calculs

C’est la rentrée des classes, on reprend les cours de maths. Partons d’un premier chiffre : 49 milliards (49 avec 9 zéros derrière). C’est le nombre de litres de carburants routiers (essence et diesel) vendus en France en 2018*. Considérons qu’il faut financer une loi sur les mobilités. Prenons 4 centimes (Pourquoi 4 centimes ? Parce que c’est ce qui a remplacé l’écotaxe portique) par litre consommés par les camions (français, un peu d’étrangers, compte propre, compte d’autrui) soit 9 milliards de litres par 0.04 euros. Vous obtenez 360 millions. Ajoutez-y 2 centimes sur les litres vendus aux autres véhicules : cela fait 800 millions. Vous disposez désormais de 800+360 millions : 1 milliard 160 millions ! Génial : c’est plus du double de ce que vous annonciez chercher pour financer les infrastructures (500 millions). Mais non, il semble qui faille rajouter encore au pot. Tout augmente ma bonne dame. Donc, on prévoit d’ajouter encore 2 centimes par litre de carburant utilisés pour faire rouler des camions (compte d’autrui et compte propre et principalement français), ce qui fait 180 millions, et encore 180 millions de taxes sur les billets d’avions.

Voilà votre loi financée à hauteur de... 1 milliard 520 millions. Jackpot. Mais voilà, des drones pilotés par une main inconnue détruisent des installations pétrolières en Arabie Saoudite, et les prix vont aussi flamber. On nous informe que chaque litre prendra entre 4 et 8 centimes. Là, on va faire plus court et on va simplement regarder ce que l’Etat va encaisser en TVA supplémentaire. Prenons, 4 centimes par 40 milliards et multiplions par 20% (taux de TVA en France). Cela fait 392 millions de TVA supplémentaire dans les caisses de l’Etat (en année pleine). Avec 8 centimes d’augmentation du prix, c’est 784 millions recettes de TVA en plus. A côté, les 2 centimes sur le seul carburant professionnel, ça fait quand même petit bras. Voire c’est inutile d’autant que cela pénalise lourdement la compétitivité des entreprises françaises. Vu que les camions étrangers achètent de moins en moins de carburant en France à cause de son prix…De bons débats en perspectives. Les sachants et les experts vont-ils contester nos calculs ? Ils diront peut-être que tout cela est au « pif » ou « à vue de nez ». Cela doit sans doute être cela qu’on appelle des calculs rhino…

*Source : Ministère de l’Ecologie

Florence Berthelot

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