Camés

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Camés

Total a annoncé avoir découvert un important gisement de gaz naturel au large de l’Afrique du Sud. Presqu’immédiatement, la Secrétaire d’État à l’Écologie a jugé utile de tweeter que Total avait trouvé un gisement de « drogue dure ». Magnifique. La France est sans doute l’un des seuls pays où un membre du Gouvernement peut se permettre de dire n’importe quoi sous prétexte d’idéologie. Car certes il faut réduire notre dépendance aux énergies fossiles mais avant de pointer du doigt une information donnée par un grand opérateur national, il vaudrait mieux regarder dans son propre jardin. L’énergie est un sujet trop sérieux pour se contenter de mots.

C’est bien joli de ne vouloir que des énergies dites renouvelables. Mais la Cour des comptes elle-même fait le constat que l’éolien est totalement refusé par les populations, et que les installations d’éoliennes font l’objet, à 70%, de recours d’associations de riverains pour « pollution visuelle et sonore ». L’éolien ne peut suffire à lui seul. Le solaire ? Oui à condition qu’il y ait suffisamment de... soleil. Le nucléaire a toujours mauvaise presse. Et le bilan environnemental (et humain) de l’électrique laisse largement à désirer entre l’exploitation des terres rares et l’esclavage d’enfants, et le recyclage (ou l’absence de recyclage des batteries).

Qu’est-ce qui reste en attendant mieux ? Quelle est l’énergie de transition ? Il n’y aura pas qu’une énergie mais plusieurs. Pour le transport routier, sans aucun doute le gaz naturel tient la corde. Certes, on préfèrerait disposer tout de suite de 100% de biométhane, issu de la méthanisation des déchets agricoles et organiques. Mais alors le Gouvernement si prompt à tweeter ferait bien d’avoir à cet égard une vraie politique ambitieuse favorisant ainsi l’économie circulaire, l’emploi et une coopération constructive entre le monde agricole et le monde du transport. Le monde du transport, lui, y travaille activement. Peu à peu sa dépendance au pétrole cède le pas et le gaz apparait comme une vraie bonne solution alternative.

La Secrétaire d’État considérera sans doute que nous passons d’une drogue à l’autre. Que nous sommes tous camés. Avant qu’on nous propose une cure de désintoxication, arrêtons l’intox. Comme pour le tabac, celui qui gagne le plus gros dans le deal (entre la TICPE, la TVA et les autres taxes), c’est l’État.

Florence Berthelot

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