Edito FNTR : La clé de toute victoire
5min -Les commémorations du 75ème anniversaire du débarquement alliés en Normandie ont été l’occasion de rendre hommage à tous ces héros qui ont donné leur vie pour libérer la France et l’Europe. Au-delà des dates, le cœur se serre toujours devant l’alignement des tombes dans les cimetières militaires de la côte. Ils étaient pour la plupart si jeunes... Quelques vétérans demeurent pour témoigner de l’enfer que furent ces journées, et cette guerre.
Beaucoup de choses ont été dites. Mais une n’a pas été vraiment soulignée. Si Overlord fut un succès ce fut certes grâce au courage et au sacrifice des hommes (et femmes aussi...) mais surtout grâce à la logistique et au transport. On sait peu que chaque combattant avait besoin de 40 kilos d’équipements par jour, et à l’échelle d’une division d’infanterie, c’était quotidiennement 400 tonnes de matériels qu’il fallait acheminer par tous moyens. Littéralement, la logistique est une question de génie. Voyez le port artificiel d’Arromanches construit en quelques jours et dont les routes flottantes permirent le passage à terre de 400 000 hommes, 88 000 véhicules et plus de 800 000 tonnes de matériels. La logistique fut la clé de la victoire. C’était déjà le cas lors de la Grande Guerre qui vit la naissance des camions pour remplacer les chevaux qui s’étaient fait décimer en quelques mois. Sans une logistique performante, on ne peut que perdre.
C’est valable en temps de guerre. Et en temps de paix. Car toute paix n’est que relative, la guerre économique se substituant aux mitrailleuses et aux fusils. Les combats ne sont pas les mêmes, les dommages ne se chiffrent pas nécessairement en vies perdues (quoique...), mais cette guerre-là est bien en cours aujourd’hui, au niveau mondial. Le projet chinois pharaonique « One Belt One road » visant à établir de nouveaux corridors transcontinentaux routiers, ferroviaires et maritimes en est un exemple. La logistique qui organise l’acheminement des biens et des informations est encore la clé. Il ne faudrait pas que les Gouvernements européens et notamment le Gouvernement français ne l’oublient en adoptant des mesures d’entrave ou de restrictions. Car le moment venu, la porte de la victoire risquerait alors d’être définitivement fermée à clé.
Florence Berthelot