Géhenne Air
3min -On en a un peu parlé mais finalement pas tant que ça. Dans son projet de loi de Finances pour 2019, le Gouvernement a rayé d’un trait de plume les exonérations et taux réduits sur le GNR (Gazole non routier). Dans la logique de rendre le diesel toujours moins attractif et ce, parce que le diesel c’est le grand Satan. Sont particulièrement touchés les secteurs industriels et des travaux publics. Ne sont pas concernés le secteur agricole et le ferroviaire.
Mais voilà, le gazole et particulièrement le gazole non routier n’est pas remplaçable aujourd’hui par un carburant alternatif. C’est donc une hausse majeure de la fiscalité. Et dans le transport routier de marchandises, on est aussi concerné car on utilise du GNR dans les dispositifs qui alimentent les groupes frigorifiques des camions et aussi pour faire fonctionner les grues. Autant dire des activités particulièrement importantes tant pour l’économie que pour les consommateurs. Le Gouvernement table sur une rentrée fiscale de 900 Millions d’euros. Tiens c’est curieux c’est le montant recherché pour financer et régénérer les infrastructures...
Mais loin d’envisager de se contenter de s’attaquer au non routier, et ce sans en avoir parlé à personne avant, on commence déjà par ce biais à mettre à contribution certaines entreprises du transport de marchandises. Et en plus, on se doute qu’on n’en restera pas là puisque la question de la vignette est toujours dans les tuyaux, et que la rumeur court de raboter la ristourne sur le carburant routier dont bénéficient les entreprises exploitant des camions. Le gazole n’a plus d’odeur et l’argent n’en a jamais eu. Mais cette atmosphère de fiscalité commence à rendre l’air irrespirable pour des entreprises qui sont en pleine négociation tarifaire avec leurs clients. Cela devient carrément étouffant notamment pour la compétitivité des entreprises. Et elles n’avaient vraiment pas besoin de ça.
Florence Berthelot