La FNTR dit NON à l’écotaxe régionale!
2min -Alors que la loi « Climat et Résilience » a été présentée en Conseil des Ministres le 10 février dernier, la FNTR Bretagne a souhaité faire part de l’inquiétude des transporteurs bretons aux députés de la région quant à la possibilité d’introduire dans la loi d’un retour aux écotaxes régionales. Une préoccupation partagée par de nombreux secteurs économiques représentés par le collectif des acteurs économiques bretons lors de la rencontre qui a eu lieu mardi dernier. Car si les transporteurs seront évidemment les premiers impactés, c’est l’ensemble des acteurs économiques locaux, jusqu’au consommateur final qui devront aussi mettre la main à la poche. Un non-sens économique a fortiori en pleine crise qui risque de se retourner contre les régions qui l’auront instauré en fragilisant le tissu entrepreneurial sur leur propre territoire. Un non-sens écologique puisque qu’aucun lien entre l’augmentation de la fiscalité et la diminution du nombre de camions n’a été établi. Pour preuve, alors que sa fiscalité est toujours plus importante, le transport routier de marchandises réalise aujourd’hui 89 % du transport de marchandises, contre 67 % en 1985. Le supposé report modal notamment vers le ferroviaire que devrait, selon ses partisans, permettre l’écotaxe n’est en rien une réalité.
Et cette nouvelle manne financière ne sera pas non plus destinée à accompagner la transition énergétique du secteur !
Quand bien même une Région ne mettra pas en place une écotaxe, ses entreprises seraient pénalisées par les écotaxes des autres régions, limitrophes ou non.
Cette volonté première de taxer le transport routier de marchandises de transit va d’abord impacter le transport routier de proximité, donc les entreprises françaises qui perdront encore un peu plus de leur compétitivité. Un comble quand on sait qu’en 30 ans, un tiers du marché français est passé aux mains d’entreprises étrangères.
Les transporteurs ont également souligné les difficultés de mise en œuvre d’une telle mesure : disparité des assiettes, des taux et des moyens de recouvrement, éléments de complexification. Cette écotaxe suppose également le préalable de la loi 4D et la volonté des Régions de reprendre les routes nationales. Un rapport coûts de collecte/bénéfice qui reste à prouver.
Alors même que les transporteurs sont engagés dans leur transition énergétique depuis de nombreuses années avec des résultats probants, ce nouvel impôt de production va les empêcher d’investir dans le renouvellement de leur parc. Encore une fois, un non-sens en matière de dérèglement climatique contre lequel la loi prétend pourtant lutter.
Un échange constructif qui a permis aux députés de prendre la mesure des effets désastreux de cette proposition.
En ligne de mire également, les élections régionales sur lesquelles la FNTR sera attentive afin que les candidats se positionnent clairement. Un enjeu de taille.
Rendez-vous maintenant le 1er mars pour le passage du texte en commission. D’ici là, la FNTR sera auditionnée par le rapporteur le 23 février prochains et fera entendre la voix des transporteurs partout en France.
Etaient présents ou représentés :
Présents : Marc Le Fur, Didier Le Gac, Paul Molac, Graziella Melchior ( en visio), Jean-Luc Bourgeaux, Yannick Kerlogot ( en visio)
Représentés : Richard Ferrand, Laurence Mailhard Méhaignerie, Liliana Tanguy, Erwan Ballanan, Bruno Joncour, Nicole Le Peih, Jean-Charles Larsonneur