La machine, elle est cassée...

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La machine, elle est cassée...

Un automobiliste belge a été flashé près de Bruxelles à 914km/h (Elon Musk, sors de ce corps !). La gendarmerie n’a finalement retenu qu’une vitesse de 859km/h (quelle générosité !). On ne sait trop pourquoi mais l’automobiliste a payé l’amende mais entend désormais contester la verbalisation. Cela doit être comme en France « tu paies d’abord et tu discutes après » ... Nul doute qu’il y avait un bug dans le radar mais il va falloir des mois pour prouver que l’automobiliste ne conduisait pas un TGV ou un Hyperloop.

Transposons cette situation délirante avec un conducteur routier professionnel français. La loi obligerait son employeur à le dénoncer aux autorités parce que sinon, l’entreprise aurait aussi à payer une amende. Cet employeur irait sur le site de l’ANTAI (Agence nationale de traitement automatisé des infractions) qui dématérialise ces démarches. Sauf que le site ANTAI est en panne depuis plusieurs semaines. Donc il faudrait envoyer une lettre recommandée au risque de se prendre la double peine. Aux termes d’infinies procédures -où de toute façon la machine a toujours raison même quand elle raconte n’importe quoi- supposons que le permis du conducteur soit retiré.

Après avoir fait un stage de reconstitution de points, le conducteur demanderait un nouveau permis par le site de l’ANTS (Agence Nationale des Titres Sécurisés). Et le voilà parti pour 1. Bugs à répétition dans sa demande du style « le site est momentanément indisponible, veuillez-nous en excuser » et 2., un grand silence radio (ou internet). Après relances, on lui dirait que soit le dossier est incomplet, soit une donnée saisie est erronée, ou qu’il manque un document. A l’heure où on nous submerge avec la transition numérique, force est de constater que certains services numériques de l’Etat sont complètement en rade. Comme d’hab’, « fais ce que je dis et pas ce que je fais ». Avant de parler d’intelligence artificielle, il faudrait déjà que les humains fassent preuve d’intelligence tout court.

Florence Berthelot

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