Le dernier jour...

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Le dernier jour...

La scène se passe à l’aéroport de Saint Exupéry à Lyon. Une réunion était organisée par le Cluster CARA sous l’égide d’Anne-Marie IDRAC, Haut-Commissaire au véhicule autonome, pour aborder particulièrement les cas d’usage de véhicules automatisés pour le fret, un peu oublié des expérimentations notamment en France. Deux start-ups ayant répondu à l’appel à manifestation d’intérêt de l’ADEME présentent leurs projets qui seront expérimentés dans les prochains mois.

Clairement, vous basculez dans un autre monde. L’une des deux présentations vous montre des engins qui n’ont rien à voir avec des véhicules automobiles et qui sont de véritables robots livreurs en zone urbaine. Ironie du sort, l’entreprise exporte notamment aux Etats-Unis et a du mal à lever des capitaux chez nous.

Sur votre mobile tombe une notification : le dernier télégramme français a été envoyé la veille à 23h59. Le service des télégrammes a fermé après 139 ans d’existence. La première réaction est évidemment la surprise : « ah bon ? on envoyait encore des télégrammes en 2018 ? » C’est un peu comme apprendre la mort d’une personnalité dont on pensait qu’elle avait déjà quitté ce monde. La deuxième réaction, c’est qu’en relevant les yeux, en voyant toutes ces idées qui vont bouleverser la mobilité dans l’avenir, vous vous dites qu’un jour, une nouvelle tombera du style : « un camion avec conducteur a fait sa dernière livraison ». Et il y aura alors forcément quelqu’un qui se dira « Ah bon ? Il y avait encore des véhicules conduits par des humains ? ». Certes, ce n’est pas pour demain, ni même sans doute pas pour après-demain. Mais cela arrivera.

En en attendant, on a cruellement besoin de conducteurs. Et pour longtemps. Car pour longtemps aussi, le transport routier restera le mode premier.

Florence Berthelot

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