Le dessous des cartes
2min -Alors que les Sénateurs ont retiré l’article 19 du PLF 2020 prévoyant une augmentation de la fiscalité gazole, la partie n’est pas encore jouée pour la profession. Bien au contraire.
La Commission Mixte Paritaire, qui doit trancher la question, aura lieu le mercredi 11 décembre prochain. Une étape clé qui laisse au gouvernement l’éventualité d’une sortie par le haut de ce conflit. Les organisations professionnelles ayant proposé une mesure de substitution sous la forme d’une éco-contribution acquittée par les chargeurs, non seulement le Gouvernement finance les infrastructures mais il met également en place un dispositif fiscal innovant sur le transport en cohérence avec ses ambitions environnementales. En effet, comment comprendre l’obstination d’une taxe sur le gazole pour financer durablement nos infrastructures alors même qu’on nous demande d’en sortir ???
L’éco-contribution, elle, le permet. Il est là le changement de paradigme que tout le monde appelle de ses voeux mais dont on voit qu’il est si difficile à mettre en oeuvre dans la pratique.
C’est bien de cela dont il s’agit, faire de la politique au sens noble du terme : laisser les veilles recettes derrière soi, avoir le courage de changer de point de vue, d’accompagner le changement, de l’anticiper au bénéfice de l’intérêt général.
Et c’est bien la conception qu’en a la FNTR. Il y a l’action de terrain et dans le même temps la nécessité de construire le transport routier de demain. C’est un travail plus exigeant, souvent moins spectaculaire, et comme les médias n’en parlent pas souvent, pour beaucoup, cela n’existe pas. Cependant, en ce moment même, la FNTR travaille sans relâche et sans renier son opposition farouche à l’article 19, à un contrat de transition énergétique qui doit accompagner les entreprises sur le moyen terme : sécurisation du principe de la ristourne professionnelle, engagement du Gouvernement à ne pas ré-augmenter la fiscalité gazole d’ici à la fi n du quinquennat, mise en place d’une carte d’achat détaxée et fléchage pérenne des 2 centimes vers l’AFITF pour financer les infrastructures. Et le combat est loin d’être fini.