Le livreur sonne toujours trois fois

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Le livreur sonne toujours trois fois

(histoire un peu ancienne mais hélas d’actualité)

Dring ! Tiens un livreur… « Une livraison pour Mademoiselle… » dit le Monsieur en me tendant un petit paquet. « C’est pour moi… » répond la météore qui est venue passer quelques jours à Paris. Hmm « C’est quoi ? ». Apparemment, un truc pour le sport. OK. Deux heures après, re-dring « Mademoiselle X… ? ». Étonnement de la part de la mère : « Encore ? ». Réponse de demoiselle : « Non, mais le premier ce n’était pas le bon ». Et donc ? Renvoi du premier paquet et commande livrée dans la matinée. Apparemment, on est dans les clients « premium » d’un site très connu qui commence par « A » et finit par « zone ». Ça rouspète dans la chambre d’à côté. N’y prêtons pas garde. Re-deux heures après et re-re-dring (drelin-drelin en français). Encore un autre livreur (ils sont combien ?). « Mam’zelle… ». C’est une blague ? « Oui mais j’avais oublié de commander… ». (Mettez ce que vous voulez après les pointillés).

Parfois dans la vie, les parents sont amenés à avoir de « grandes conversations » avec leurs enfants. Là, ce fut l’occasion de dire que le e-commerce commence par la responsabilisation des clients. Qu’on ne peut pas s’amuser à commander tout au long de la journée parce que cela génère beaucoup de transports, qui auraient pu être groupés si on avait su attendre. Et qu’au final, cela ne sert à rien de se plaindre de la congestion, de la pollution, des gaz à effet de serre, du réchauffement de la planète si en tant que consommateur on fait n’importe quoi.

Un peu penaude, la jeune fille tente un argument : « Mais le transport est gratuit ». Et c’est reparti pour une démonstration argumentée soulignant l’aberration d’un argument qui n’est qu’un argument commercial. Non, ce n’est pas gratuit, ça ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais. Au final, l’explication porte ses fruits, semble-t-il. Allons manger une glace. « N’oublie pas d’éteindre la lumière, ça gâche de l’énergie » me dit-elle. L’hôpital a toujours tendance à se moquer de la charité.

Florence Berthelot

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