Lettre à notre Ministre
3min -Madame la Ministre,
Le 5 décembre prochain se tiendra le Conseil européen des Ministres en charge du transport. A l’ordre du jour les discussions sur le Paquet Mobilité. Et dans ce Paquet, le point des modalités d’application du détachement dans le secteur du transport routier.
Que les choses soient claires, la réglementation du détachement de salariés n’est pas la plus adaptée à une activité mobile comme la nôtre. Nous préfèrerions dans l’absolu un régime européen du travailleur mobile pour parvenir à une meilleure égalité de concurrence. Mais le temps d’en discuter et d’y parvenir, nos entreprises continueraient de se faire laminer par leurs concurrents étrangers moins chers et moins contraints. Nous souhaitons également que la France n’oublie pas de donner à ses entreprises les conditions d’une meilleure compétitivité. Donc, le détachement ce n’est pas parfait, c’est lourd administrativement, le contrôle doit être amélioré mais c’est tout ce dont nous disposons pour l’instant.
Le succès du Conseil des Ministres des Affaires sociales du 23 octobre, affirmant l’application du détachement dans le transport, doit être consolidé. Vous aurez fort à faire car en face de vous, vous aurez soit des Etats qui ne veulent absolument pas du détachement dans le transport, et d’autres qui essaieront de demander une exemption pour le transport international. Vous aurez aussi ceux qui trouvent normal qu’un conducteur puisse travailler trois semaines d’affilée avec seulement deux repos de 24 heures sur cette période. Ou encore que le cabotage soit entièrement libéralisé.
L’enjeu est énorme. Il pose la question que nous avons si souvent posée à la FNTR : quelle Europe des transports voulons-nous ? Une Europe ouverte, mais régulée, où chacun trouve sa place et où tout le monde est tiré vers le haut ? Ou une Europe où seul le moins-disant est vainqueur ? Vous aurez heureusement des alliés, notamment au sein de l’Alliance du routier. Mais sachez, et c’est assez notable pour être souligné que vous aurez aussi notre plein et entier soutien. Tenez bon ! (Et là je n’ai plus de place pour la formule de politesse)
Florence Berthelot