Marche ou trêve

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Marche ou trêve

On dit qu’il y a moins de manifestants. En tous cas ceux qui restent sont violents : incendies de gares de péages ou de camions, agressions de conducteurs routiers. Même si cela ne fait plus la une des médias, on aspire à retrouver l’ordre public et une vraie liberté de circuler. Certaines entreprises dont des entreprises de transport sont sur le point de déposer le bilan. Et après on viendra nous dire qu’on défend le pouvoir d’achat...

Pendant ce temps, les élus de la majorité sont en marche pour le « grand débat national ». On va causer. Faisant suite aux Assises de la Mobilité, aux États Généraux de ceci, et de diverses Conférences sur cela, on va en fait continuer d’interminables discussions initiées depuis plusieurs mois. Certes sur des thèmes importants, mais qu’en sortira-t-il ? C’est comme la psychanalyse dont quelqu’un disait : « ce n’est pas parce que je sais comment mon pneu de vélo a crevé que je peux le réparer si je n’ai pas les outils ».

Au moment où va s’ouvrir une période dite de « fêtes » - sans que l’esprit y soit vraiment - on devine que les conversations du grand débat national vont d’abord se dérouler en famille ou entre amis. Remarquez cela nous changera des blagues à deux sous du cousin pénible, des chansons débiles du beau-frère, des récriminations permanentes de Tata Gudule, des préférences affirmées de la grand-mère sur la bûche glacée (qui ne remplacera jamais la bûche à la crème au beurre) et sur le chapon (bien supérieur à la dinde). Et comme d’habitude, cela commencera par le rêve de familles unies et réunies près du sapin et les cris de joie des enfants pour terminer en disputes et en engueulades entre adultes parce que tout le monde en France a la fibre d’être Président de la République, que tout le monde a raison et que personne ne s’écoute. On appelle cela la trêve des confiseurs : assurément on va s’envoyer des marrons, des macarons pour peut-être finir… chocolats. Bonnes fêtes à tous.

Florence Berthelot

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