Non, non, rien n’a changé
4min -On aurait pu se dire qu’après les Gilets jaunes, ses conséquences lourdes pour l’économie en général et le transport routier en particulier et alors que le grand débat national bat son plein, le Gouvernement aurait tiré les leçons d’une crise inédite. Malheureusement, les signaux faibles laissent penser que commencé par un ras-le-bol fiscal, ce mouvement finira comme toujours en France, non pas par des chansons, mais …par de nouvelles taxes.
De manière insistante revient la petite musique de la création d’une vignette « camions ». Le Président de l’AFIFT (Agence Française de Financement des Infrastructures) a repris la semaine dernière les éléments de langage habituel : il faut taxer les camions étrangers. Ce serait séduisant…si c’était seulement possible de ne taxer que les étrangers et pas les français. Or, on ne cessera jamais de le répéter, les traités européens interdisent de taxer les étrangers si les nationaux ne sont pas eux-mêmes taxés. L’usine à gaz ( à effet de serre ?) qu’on est en train de nous monter consiste à d’abord augmenter la fiscalité sur le carburant, et ensuite en fonction de ce qu’on aura payé comme taxes d’avoir la vignette gratuite. Si vous ne prenez pas de carburant en France, alors vous payez la vignette. C’est sûr que plus on augmente les taxes sur les carburants, plus les étrangers vont faire le plein ailleurs. Alors on va leur faire payer une vignette sans essayer de savoir si ce ne serait pas plus rentable de baisser le carburant pour qu’il y ait plus d’étrangers qui paient en France. Vous y comprenez quelque chose ? Non ?
C’est normal. Le but c’est de faire payer plus. Pour un ou deux ans. Jusqu’à ce qu’on nous dise que Bercy a encore pris l’argent pour le dépenser ailleurs. Et voilà qu’on va remettre le transport routier en situation d’opposant alors qu’il a tant de propositions positives à faire sur l’écologie, la transition énergétique et la digitalisation. C’est à pleurer. Comme le disaient les Poppys, groupe de jeunes hippies dans les années 70, rien n’a changé. « C’est l'histoire d'une trêve que j'avais demandée »…
Florence Berthelot