Profits et pertes

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Profits et pertes

Au détour d’une chronique économique télévisée le 11 octobre, quatre chiffres sont évoqués. Et ces chiffres sont en réalité une véritable bombe. Issu d’une étude réalisée par KPMG, on ne peut que vouloir vérifier de ses propres yeux. Car le tout tombe au moment du débat sur le projet de loi de finances, le débat sur les « impôts de production », le Pacte productif lancé par le Ministre de l’Économie. Or si Internet regorge d’informations, pendant deux semaines, impossible de mettre la main sur cette étude. Finalement, elle est diffusée. Réalisée pour le MEDEF, elle s’intitule « Impacts de la réglementation fiscale et sociale sur la performance des entreprises ». Elle compare le résultat net au niveau macro-économique des entreprises dans quatre pays européens dont la France. Et oui, on avait bien entendu : une fois déduites les charges sociales et fiscales, le résultat net d’une entreprise néerlandaise est de 236, celui d’une entreprise allemande est de 213, une entreprise italienne affichera un résultat de 190. Et l’entreprise française ? Elle, elle n’affichera qu’un résultat de 100 !

En cause dans notre pays, le niveau des charges sociales, un niveau et un nombre de taxes plus élevés et notamment un impôt foncier très important. Au final, le taux de l’Impôt sur les sociétés n’est pas le critère le plus important. L’étude détaille ces chiffres dans quelques secteurs dont la logistique (mais pas le transport). C’est tout de même incroyable qu’un tel état de fait ne créée pas plus de remous. Et alors même que Bruxelles s’interroge sur le budget pour 2020 en soulignant qu’aucun effort n’est fait pour réduire le déficit structurel. Et alors que la foire à l’augmentation des taxes se poursuit de débat parlementaire en débat parlementaire. Et que la dette française représente 98,8% du PIB. Mais tout va bien !  Les taux d’intérêt sont négatifs…. Un jour pourtant il faudra bien se préoccuper de cette chose, là, indispensable à l’économie, qui rend un pays gagnant. Comment est-ce que ça s’appelle déjà ? Ah oui, la compétitivité.

Florence Berthelot

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