Violence mécanique

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Violence mécanique

Il y a quelques mois, j’avais ironisé dans ces colonnes sur les modes dits « doux », en m’interrogeant sur la possibilité de l’existence a contrario de modes « violents ». Si les Assises de la Mobilité, puis la Loi d’orientation des Mobilités ont insisté sur le déploiement d’un plan « vélo », nous devons tous reconnaître que nous avions un métro de retard. Ou plutôt une trottinette de retard. Et particulièrement une trottinette électrique. Car voilà le nouveau fléau de Paris, qui s’ajoute aux travaux à tous les coins de rue, à la saleté, à la congestion et au bruit. On ne peut pas faire un pas sans tomber sur un trottinettiste fou (voire deux sur le même engin) circulant n’importe comment sur le trottoir, ou sur la voirie, à contresens, en zigzaguant à toute blinde et en se fichant éperdument de tous les autres usagers. Même les cyclistes se plaignent, c’est vous dire …! Si ce n’est pas par une trottinette en marche, le danger vient aussi de ces trottinettes à l’arrêt, jetées au hasard, si possible en plein milieu d’un passage fréquenté.

Ce n’est plus du libre-service, c’est de l’anarchie totale. On attend la -start up qui se targuera de livrer les produits dans des délais records avec cet engin de la mort. Question sécurité, zéro pointé : pas de casque, pas de gants, pas de genouillères, et évidemment pas d’assurance. D’ailleurs, les urgences se remplissent à vue d’œil. Quand on pense que le moindre gamin de quatre ans qui fait du roller est habillé comme Terminator, on se dit qu’il y a un truc qui cloche sérieusement. La circulation urbaine de la patinette améliorée réveille en nous les plus bas instincts. On se prend à rêver de faire un « croche-roue » au prochain qu’on croisera…Pour autant, et pour être parfaitement honnête, on devrait s’interroger sur un tel engouement. Ce succès doit bien avoir une explication. Mais laquelle ? Pour comprendre, il me paraît indispensable de tester prochainement ce nouveau mode. Uniquement pour la science et le bien collectif, bien entendu….


Florence Berthelot

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