Vœux, « veux ! » et peux (peu)

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Edito FNTR : Vœux, « veux ! » et peux (peu)

La langue française a des subtilités insoupçonnées. Ainsi, au moment des vœux qui traduisent des souhaits, on ne peut qu’être frappé par l’homophonie avec le « veux » qui exprime « vouloir » voire de plus en plus « exiger ». Il semblerait que 2019 commence plus par des revendications que par des souhaits. On dira que les « veux » sont plus sincères que bien des souhaits. Ne souhaite-t-on pas généralement la bonne année, lors de la soirée de la Saint-Sylvestre, à des tas d’inconnus qu’on ne reverra jamais, ainsi que la bonne santé à des gens rencontrés ce soir-là qui -avouons-le- nous sont parfaitement indifférents ?

En creusant, le « veux » se heurte avec un autre mot : pouvoir. Qui a deux sens possibles. Le Pouvoir, c’est l’autorité qui gouverne. Pouvoir c’est aussi avoir la faculté de réaliser, de mettre en œuvre, notamment des souhaits. Oui mais voilà, bien malin qui pourra nous démontrer aujourd’hui que le « veux » est suivi du « peux ». Le Pouvoir a souvent tendance à répondre aux vœux en disant qu’il ne peut pas, ou alors pas beaucoup. Certes d’aucuns diraient « quand on veut, on peut », ce qui est une phrase rebattue, mais souvent non vérifiée. Je veux aller sur la Lune, mais je ne le peux pas. Je veux gagner au Loto mais rien n’y fait. On confond trop souvent « vouloir » et « rêver de… ». On le conjugue au présent alors qu’il faudrait le conjuguer au conditionnel. : je voudrais. Ce qui revient à « je rêve de … » ou à « je souhaite » ! Bref, tout ça pour dire que nous voudrions vous souhaiter une belle année et la réalisation de vos souhaits et vœux les plus chers.

Nota bene à qui de droit et pour ce que cela vaut : pour l’avoir entendu à répétition depuis le 1er janvier 0h01, le premier qui me dira à nouveau « 2019, que du neuf ! », prendra ma main dans la figure.

Florence Berthelot

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