Y a quelqu’un ?
3min -Ce matin dans la rue, des gilets jaunes s’affairaient. En fait, il s’agissait... des employés de la voirie. Le fluo est devenu la couleur de ralliement des mécontents de la hausse des prix du carburant, et semble-t-il pas que de ça. Une certaine fébrilité agite les pouvoirs publics. Après le coup du « droit dans les bottes » parce que c’est mieux de taxer la pollution que le travail, après la fermeté du « nous tolérons aucun blocage », le Gouvernement annonce des mesures destinées à calmer les esprits.
Pas forcément cohérent. Il y a au moins une explication à cela. Le Gouvernement ne sait pas exactement qui est son interlocuteur. Il n’a pas affaire à un mouvement syndical, ni à une manifestation politique. Expression d’un ras-le-bol largement diffusé par les réseaux sociaux, les gilets jaunes ne sont pas officiellement un collectif. Il n’y a pas de leader identifié qu’on puisse rencontrer pour tenter de négocier quelque chose. Il y a beaucoup de monde et personne à la fois. A force d’avoir tapé à tour de bras sur les corps intermédiaires, dont les organisations syndicales et professionnelles, le Gouvernement découvre que ceux qu’il a tenté de faire juger par l’opinion publique présentent au moins l’avantage de fédérer les positions et de trouver les équilibres en cas de crise. Mais là, c’est l’opinion publique elle-même qui se rebelle. C’est assez dangereux car tout le monde risque d’être débordé. Et il est plus difficile de trouver les leviers pour apaiser la situation.
Finalement les corps intermédiaires ont du bon. Parce qu’ils portent des revendications clairement posées, il y a la possibilité de trouver une issue. Ils permettent d’éviter qu’une crise ne devienne une crise politique où un Gouvernement risque de brouiller son image en termes d’action. Aux dernières nouvelles, le Gouvernement annonce 500 millions d’aides supplémentaires. On va les trouver où ? C’est bizarre mais ce chiffre de 500 millions nous dit vaguement quelque chose....
Florence Berthelot